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ladytherapy

15 mai 2006

Mon rêve amourérotique

Je ne parle pas souvent de mes rêves ici. C'est une honte car j'adore mes rêves. J'adore en faire, j'adore y repenser, j'adore essayer de me souvenir de tout ce qui s'y est passé, et j'aime parler de ceux des autres... C'est un des petits plaisirs qu'on se fait à soi-même sans jamais rien préméditer, et ça fait partie du charme.
Alors allons-y !

Cette nuit, il y avait une voix. C'est comme ça que ça a commencé. C'était la voix d'un homme, grave, puissante, légèrement ronronnante et douce. Une diction rythmée. Je vivais dans une maison avec des amis (qui étaient totalement fictifs) et parmi eux il y avait cet homme auquel je n'accordais aucune attention mais qui n'était jamais loin de moi. Mes amis me disaient qu'il en pinçait pour moi, mais ça ne m'intéressait pas et je n'y prêtais pas garde, pensant aussi l'air de rien qu'il n'était pas à mon goût et que ça ne servait à rien de le lui dire juste pour lui faire de la peine.

Il faisait un peu peur, d'ailleurs, finalement, avec son visage long et émacié, son regard sombre (non pas la couleur mais par ce qui en ressortait), sa démarche bancale et ce corps démsurément long qui me suivait partout.

Et puis à un moment, je l'ai regardé. J'étais avec une de ces colocatrices au style excentrique, et j'ai ouvert la porte et il était là, comme d'habitude. Mais cette fois je l'ai regardé, en silence. Et j'ai eu envie d'être avec lui. C'était un sentiment très pur à ressentir, cette envie d'être avec cet homme d'une grande douceur et aux gestes lents, même s'ils étaient imparfaits. En fait tout ce qui m'avait laissée indifférente pendant le début du rêve m'a soudain touchée, comme si j'étais d'un coup, en ouvrant cette porté, été réceptive au fait que l'imperfection de l'homme était exactement ce qui était attirant en lui. Je me suis réveillée à ce moment-là.

Et pendant tout le rêve, ses mots, comme susurrés avec une voix profonde et gutturale, n'avaient cessé de servir de bande sonore avec un rythme lancinant. En me réveillant, j'ai tout de suite pensé : "l'homme, c'était Grand Corps Malade".

Mais vous et moi savons très bien que je n'ai pas rêvé de Grand Corps Malade, surtout que je n'écoute même pas ce qu'il fait et que je n'ai fait que voir des pubs à la télé. Je n'apprécie même pas plus que ça ce que j'ai entendu de lui. Et même si c'était le cas, on sait tous que je n'ai pas rêvé de Grand Corps Malade, c'était juste un alibi. Les rêves ont besoin d'alibis pour exprimer ce qu'ils ont à dire. Des métaphores, des déguisements... (il y a une très bonne nouvelle de Yasutaka Tsutsui à ce sujet, d'ailleurs)

Le rêve était doux, il était simple, il était ouaté, et on y respirait la même douce tiédeur que celle qui règne dans mes soirées depuis quelques jours.

Je savais bien que j'allais ouvrir la porte. Je ne pensais pas que j'allais apprécier toute cette douceur et je pensais encore moins que j'allais m'y complaire. Je n'avais pas envie de plus que la douceur et en me réveillant je n'ai pas pensé que je voulais absolument y retourner. Mais le temps que le rêve a duré, il était doux, j'avais su ressentir sa tendresse. Et ça suffisait. Cela avait quelque chose d'érotique sans que personne ne s'y touche. C'était simplement délicieux.

Je me demande juste jusqu'à quel point je dois l'interpréter. Mais peut-être que peu importe, puisque c'était un bon rêve.

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14 mai 2006

Les nuits d'été sont de retour

Une bonne musique ou une bonne série, la fenêtre ouverte et une tasse de thé tiéde dans les mains, les odeurs de grillades et les bruits de la rue qui deviennent soudain plus gais et vivants... l'été revient, doucement.

Jusqu'à l'été dernier, je n'affectionnais pas plus que ça l'été. D'ailleurs je continue de préférer l'hiver pour beaucoup de situations. Mais une soirée d'été à la maison, j'ai appris à aimer l'an dernier, lorsque j'ai passé cet été dans cet appartement si grand, juste après être partie de chez ma grand'mère et avant d'arriver où je vis à présent. Dans la cour, les bruits des appartements des autres : de la vie mais qui ne vient pas perturber la vôtre. Juste un peu de spectacle auditif, lointain, pendant qu'on se laisse aller à la douceur de l'air. Tout le monde, moi la première, vit fenêtre ouverte. Les odeurs communiquent, les sons, quelques lumières. La nuit tombe sans que vraiment la lumière ne disparaisse, l'air est compact à cause de la lourdeur du ciel pendant la journée. Parfois quelques orages font remonter des odeurs de terre depuis le sol. Se mettre sur à son bureau ou assise au pied du lit, un peu de thé dans les mains, et se laisser impreigner...

Il y a une certaine poésie dans tout cela, et une certaine sensualité aussi, quelque part. Ca fait du bien. J'avais oublié...

Les beaux jours reviennent ! Je ne m'en étais jamais réjouie.

Et ce qui est merveilleux c'est que je sois capable encore, après l'année que j'ai passée, de me réjouir de tout cela. Tout n'est pas perdu.

5 mai 2006

Juste pleurer un peu

Trop plein d'émotions ? Retour de bâton après un week end intense où j'ai dû gérer deux mecs et leurs propres émotions ? Autre chose...?

Je me retrouve à passer en revue mes cassettes videos pour trouver quelque chose à regarder ; tout ce que je veux, c'est pleurer. Pleurer un peu. Pleurer beaucoup. Hoqueter un peu. Descendre mon ours en peluche anonyme de son étagère et le serrer un peu. Enfouir mon nez sous mon édredon. Débrancher le téléphone et pleurer un bon coup.

Ca fait longtemps que je n'ai pas ressenti un besoin d'écluser mes émotions de façon aussi forte. C'est rassurant de voir que de temps à autres, j'arrive à passer sous ma propre carapace. C'est un peu difficile d'accès, mais j'arrive à m'y infiltrer quand même un peu.

Je me doute que c'est un effet secondaire des évènements récents si j'ai un peu perdu contact avec mes sentiments depuis quelques temps ; je me doute que si j'y cédais, je serais à ramasser à la petite cuiller et que probablement je serai incapable de faire quoi que ce soit. Ne pas trop me rendre compte de ce que je ressens, c'est une bonne solution par les temps qui courent. Mais là quand même, il me faut un moment à moi pour pleurer un bon coup, sortir tout ça de mes tripes et repartir. Juste quelques heures : moi, une télé et un rouleau de sopalin.

Juste, tranquillement, admettre que j'ai un coeur, au moins une fois dans la semaine.

Juste pleurer un peu.

5 mai 2006

La chose dont je ne peux pas parler...

...Et qui si je la disais, n'empêcherais pas que je ne sache pas qu'en penser.

Parfois je me prends à rêver que je suis quelqu'un d'un peu plus simple, que je ne me pose pas tant de questions, et que je ne réfléchis pas tant à des choses qui semblent finalement simples.

Et puis après je me dis que ça enlèverait tout le plaisir d'être moi !

La chose dont je ne peux pas parler, et que je ne peux pas revivre. Et ne pourrai jamais, sans doute. Pas de cette façon. Est-ce que je veux qu'elle se reproduise, d'ailleurs ? Je n'en sais rien.

Ô joie d'être moi !!!

28 avril 2006

12 heures

Tout se joue et rien en se joue. Les enjeux de ce qui se passe dans 12 heures sont, finalement, plus que négligeables. Ma vie ne va certainement pas être bouleversée par ce week end alors pourquoi toute cette appréhension ? C'est ridicule. Si vous le voulez bien, voyons ça ensemble. (et si vous ne le voulez pas, vous savez sortir de là !)

La vérité vraie c'est que je n'ai pas envie que ma vie change, du moins pas dans ce domaine. Je suis tellement satisfaite de mon célibat ! En fait c'est surtout la perspective d'avoir quelque chose sur quoi fantasmer (et même pas nécessairement au niveau sexuel) qui est le plus grisant. Irais-je me plaindre s'il venait à se passer quelque chose ? Peut-être pas quand même, certes, justement parce qu'être capable de rêver que c'est possible est un délice à lui seul. Mais j'avoue que s'il ne se passait rien je me contenterais de cet état de fait sans problème. Je ne cherche pas quelqu'un, je ne suis pas en demande. J'ai plein de choses à gérer sans ça et finalement je m'en suis très bien passée dernièrement.

Me laisser croire que c'était possible a-t-il pu permettre que je laisse croire que c'est possible ? (attention, faut suivre) Le problème quand deux personnes sont en jeu, c'est qu'on n'est jamais sûr à 100% de ce qui se passe chez l'autre (si je n'ai pas au moins retenu ça de la dernière fois, quand même, c'est que je n'ai rien retenu). Je me sais capable de jongler avec l'idée de cette éventualité sans trop de conséquences, comme avec une petite balle qui tiendrait dans la main et qui, si elle tombe, n'est pas suffisamment lourde pour m'écraser le pied. Mais je suis pas la seule, n'est-ce pas ? Comment savoir si l'autre en attend plus que moi ?

C'est finalement ça, le défi dans 12 heures. C'est que quel que soit mon degré d'attachement, le sien n'est pas systématiquement identique, et il faudra gérer ça.

J'ai jonglé pendant deux à trois semaines, la balle a tourné, virevolté, sauté, rebondi, ça m'a amusée et je n'étais qu'à moitié consciente d'y jouer, je me rendais avant tout compte du plaisir du jeu et du fait que c'est une balle qui me plaît. Mais après ? Ai-je envie de devenir pro du basket ou du volley pour autant ? Rien n'est moins sûr. Mais... si je ne veux pas continuer à jouer à la balle, moi, dans 12 heures ?

Certes, j'ai peur. Mais j'ai avant tout peur du rejet, au cas où. Et simplement parce que de tout temps le rejet m'a terrifiée. Quelle que soit l'identité de la personne qui me rejette, ça me glace le sang d'y penser.

Finalement je savais bien que j'en arriverais là. Que ça ne se passait pas dans 12 heures. Je sais très bien ce que je veux : je veux avoir des portes ouvertes sur mes petits rebonds de balle, tranquillement. Je veux qu'on me donne des occasions de rêver que c'est possible sans en faire quelque chose de réel. Je veux me dire que si je veux, c'est faisable, mais je ne le veux pas. Je savais bien que je me rappellerais de tout ça au dernier moment et que je me dirais "oh pis flûte, j'y vais pas". Je vais y aller, parce que j'ai promis, mais j'ai pas vraiment envie qu'il en ressorte quelque chose. Si ça arrive ce sera que je me suis laissée allée sur le moment à ce qui est possible. Mais je ne le veux pas. C'est trop compliqué pour moi.

C'est un peu (épargnez-moi vos rires) comme si on me donnait la possibilité de devenir mannequin. L'idée qu'on m'offre la possibilité de voyager, travailler, gagner de l'argent, peut être séduisante. Mais entre nous, moi qui n'aime pas les fringues, qui aime bosser dans un coin de bureau tranquillement, et qui ai horreur qu'on me retouche les vêtements ou les cheveux, je sais bien que c'est pas un boulot pour moi. C'est pareil. C'est pas pour moi.

C'est une idée amusante et elle aura duré jusque dans 12 heures. Mais à ce moment-même, tout ce qui en faisait le charme aura disparu. Ce sera devenu une réalité, avec ses avantages et ses inconvénients. J'ai déjà pas mal de choses dans ma vie qui ont des avantages et surtout des inconvénients, non ? Est-ce que j'ai en plus envie de m'embarrasser à gérer des relations avec quelqu'un, de quelque ordre qu'elles soient ? Bah non. La voilà la vérité : non. J'ai pas envie. J'ai pas envie de ces complications dans ma vie. J'ai juste envie de rêve et ça je l'ai, je fais plus que m'en contenter : dans ce domaine, c'est actuellement la limite de ce que je veux. Le reste est en trop.

C'est trop tard pour faire marche arrière, puisque j'ai promis. Et puis ya une bonne dose de curiosité, maintenant, avec la sauce qui est montée pendant une semaine (auto-alimentée par nous deux, qui avons continué à faire rebondir la balle encore un peu). Je me demande comment ça va tourner, mais ya un scenario qui me fait peur, et un qui ne m'intéresse pas. Ca laisse peu d'ouverture à ce qui va se passer dans 12 heures non ?

Je ne veux pas me laisser emporter par l'ivresse du moment et de l'attente. Je ne veux pas non plus blesser qui que ce soit. Je m'aperçois que je suis une enfant qui n'a pas trop envie des jeux des grands et qui s'est une fois de plus fourrée dedans parce qu'elle n'a pas fait attention.

Donc : je vais y aller, il ne va rien se passer, et la magie sera morte.

Bordel, ça valait le coup.

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26 avril 2006

Quelqu'un d'important...

Je ne peux pas te parler...

D'ordinaire j'aime bien te dire ce qui m'arrive, ou ne m'arrive pas, ce qui m'énerve, m'amuse ou m'inquiète. D'ordinaire. Souvent. Quand je suis d'humeur causante. Là, ça peut pas.

Il y a les gens qui s'éloignent d'eux-mêmes, et ceux qu'on met à l'écart volontairement. Et toi c'est un peu entre les deux et je ne comprends pas trop qu'en faire. C'est pas plus mal, que tu prennes ce recul, d'un certain côté : ça me facilite les choses. Surtout en ce moment. Mais si c'est définitif, alors c'est un problème. Enfin je crois.

Si je te racontais, tu le vivrais très mal et je le sais. En plus je suis pas tout-à-fait certaine de ce qui est à raconter actuellement : le week end est devant moi encore. Et lundi il ressemblerai peut-être à une blague ? Pour le moment j'en sais rien. Je ne peux pas partager mes questions avec toi. J'hésite même à le faire sur ce blog (un comble) par peur de te froisser. Je m'exprime par demi-mots en espérant que tu ne comprendras pas tout, que ce sera opaque et extrêmement bizarre. Ca marche ?

Jusque là je n'avais adapté le contenu de mon blog pour personne : ni ma soeur, ni ma mère, ni mon ex. Pourquoi le faire pour toi ? Parce que cette fois la question est non pas de ce que tu sauras ou non en le lisant, mais bel et bien de ce que ça te fera.

Donc je te mets à l'écart de tout cela, c'est pas uniquement pour ton bien, c'est aussi par confort. Mais comme de toutes façons, depuis quelques temps, c'est pas vraiment l'idéal entre nous, ça me semble bien ennuyeux. Je ne veux pas te troquer. Du moins je ne crois pas, mais si ça doit arriver, en serai-je malade ?

Tu n'es peut-être pas si important après tout. J'aime bien que les gens qui tiennent à moi sachent se mettre à bonne distance : surtout pas trop près, mais pas trop loin. Tu es déjà hors de portée. Ai-je envie de te rattrapper ? C'est trop en faire déjà. Je n'ai plus envie de courir après les gens.

Peut-être dans quelques mois tout sera différent. Peut-être dans une semaine je n'aurai plus rien à ne pas te raconter et ça ira mieux.

Mais si ce n'est pas le cas ? Si tu disparais ? Si je te lâche la main et que tu te laisses abandonner ?

Peut-être que dans le futur je devrai dire que tu auras été quelqu'un d'important.

24 avril 2006

Girlish

Il y a quelques temps, on m'a demandé ce que j'avais de féminin. J'ai été estomaquée par la question : dans le fond, j'en sais rien. Ce qui fait que je suis une fille ? Eh bien bon, biologiquement parlant, je vous apprends (puisque je suis sur place pour en attester) que je suis bel et bien une fille. Ca c'est clair. On va pas revenir dessus. Mais me comporter comme une fille, ça n'a jamais été le cas à 100% et ce n'est pas du tout en voie de s'arranger. Pourtant actuellement, c'est aussi ça qui est à remettre en question, vu les évènements (très) récents (dont, non, n'insistez pas, je ne traiterai pas ici).

En fait à force de fréquenter majoritairement des garçons (je ne blâme personne, c'est totalement volontaire), je pense que j'ai pris le pli de ne pas assumer plus que ça les côtés féminins de ma personnalité. Je ne suis pas avare en blagues douteuses et/ou graveleuses, je parle très peu de sujets "féminins" et au civil, de toutes façons, je ne cherche pas vraiment à avoir l'air d'une fille, juste à me sentir au mieux. Certes, j'ai des fringues de filles, je ne suis pas plus que ça fan du unisexe, mais il faut bien reconnaître que je ne porte pas de jupes ni de talons, que mes ongles ne sont jamais vernis, et que je n'affectionne pas plus que ça les bijoux. Ca me facilite la vie et me convient à merveille. Et zut à ceux qui pensent que ça fait partie de la panoplie de base de toute nana qui se respecte.

Pourtant, soyons honnête, être une fille au milieu de garçons, et je le sais depuis des années, c'est bien satisfaisant quand même. Ca implique que même sans efforts soutenus, je reste la fille du lot. Ce qui ne manque pas d'être agréable. Et c'est à ce titre, peut-être, qu'on me garde tout de même deux ou trois égards particuliers... c'est en tout cas à cela que j'attribue la désormais célèbre "aura" qui me poursuit ça et là.

Je suis mon genre de fille, résolument, mais pas vraiment une nana.

Et pourtant... pourtant je pleure régulièrement devant la télé, j'aime les chansons larmoyantes et les peluches adorables, je tiens un blog qui me sert de journal intime maintenant que j'ai perdu le mien il y a un an et demi de cela (perte dont je n'ai pas encore tout-à-fait accepté le côté irrémédiable mais il faudra s'y faire un jour), etc... Il y a mes longs cheveux, aussi... J'ai des côtés féminins, si-si !

Rien que ce blog, par exemple, est ce qu'il y a de plus féminin chez moi. Mon écriture est ce que j'estime être de plus féminin, avec ces longues phrases, ces mots à la pelle et toutes ces pensées un peu tristes ou casse-tête. C'est ça mon côté fille, je pense, c'est quand même plus souvent le propre des gonzesses de se poser mille questions sur leurs sentiments. C'est un aspect, certes, que je ne donne pas souvent à voir aux autres, et encore moins aux gens avec qui j'aime à rire. Je me suis blondée, depuis un an et demi environ, et c'est plutôt naturel vu la suite d'évènements pendant ce laps de temps, mais en moi, la fille fragile existe toujours, simplement je ne la donne plus à voir. Est-ce une bonne chose ? Les gens recommencent à me voir comme une personne forte et toujours de bonne humeur (ou presque), et dans le fond c'est pas plus mal ; je réapprends à m'ouvrir petit-à-petit auprès de ceux qui ont su percer les défenses et ça par contre, ça m'est très gênant.

Ca ne me plaît pas toujours d'ébrécher la carapace mais en même temps une partie de moi a besoin de le faire, cette même partie que j'ai étouffée depuis ma précédente rupture, et qui renaît en ce moment (peut-être juste éphémèrement, parce qu'elle en a l'occasion, ou peut-être sur du long terme, je n'en sais rien).

La fille qui est en moi n'est pas partie avec le temps, elle est juste cachée, terriblement cachée, je ne sais pas si je veux la sortir de là où elle est, et je suis encore moins sûre de vouloir la déloger de là maintenant, dans les circonstances actuelles...

Etre une nana c'est avant tout laisser une chance à d'autres de me faire souffrir, et ça je ne le permettais quand même plus trop depuis quelques temps. Pas mal de gens pensent que vivre, c'est prendre des risques, mais jusqu'à quel point un risque n'est-il pas encore une folie inconsciente ?

Quand je me pose toutes ces questions, je me sens féminine. Mais aussi très friable. Ca ne me fait pas envie. Lorsque je me comporte de façon plus dure, c'est quand même mille fois moins inconfortable ! Qu'est-ce qui est mieux ?

Depuis un an et demi, je n'ai plus permis à personne de m'atteindre, petit-à-petit, j'ai fermé la porte à toutes les opportunités, quelle que soit la personne dont elle vienne. Je n'ai pas une seule fois remis en cause le bien fondé de ma carapace. Etre seule, c'était confortable, pratique, sécurisant, et franchement apaisant. J'avais sans doute besoin de prendre du recul avec les hommes sur un plan sentimental, mais je m'y suis rapidement plue. Etre seule, c'est le pied ! Simplement est-ce une raison pour le rester ? Quelles que soient les opportunités ? Redevenir la fille dans un couple, ça ne m'attirait plus, mais où était la peur, et où était l'envie ?

Si j'ai eu une leçon à tirer de ce qui est sorti de la relation avec le dernier ex en date (sinon le précédent également), c'est bien que lorsqu'on n'a pas une vie stable en solo, c'est pas facile de mener une relation stable. Et que lorsqu'on ne s'aime pas beaucoup soi-même (et actuellement comment avoir une bonne opinion de moi ?), on court à l'échec avec les autres.

Il y a peut-être des filles qui ne sont pas faites pour être avec des hommes, des filles qui, parce que c'est dans leur caractère, sont mieux seules. Comment savoir si je suis de celles-là ?

Le simple fait de me poser ces questions est déjà un signe que mes raisons précédentes pour rester seule ne suffisent plus. Je ne crois plus aux choses de l'Amour, mais que se passerait-il si je tombais sur quelqu'un qui a encore la fraîcheur d'âme d'y croire ? Dans le fond, je ne veux pas que tout ça soit mort en moi. Je ne veux pas ne plus être capable de rêver que c'est possible. Ca a pourtant bien été le cas depuis plus d'un an et demi maintenant.

En fait la question ce n'est bien-sûr pas d'être une fille ou non, bien que ça participe.
Et je ne suis pas plus avancée à la fin de ce post que je ne l'étais au début.

Parfois, face à certaines personnes, on est simplement faible et puis c'est tout, on a envie de se laisser aller, et comme je ne me laisse plus aller depuis bien des mois, c'est normal que lâcher un peu de ce précieux contrôle me fasse peur. Mais est-ce juste une question de peur ? Est-ce que je ne joue pas aussi ma sécurité en les circonstances actuelles ? Est-ce vraiment le moment de rejouer à tout cela, de tenter la malchance comme si je n'en manquais déjà pas ?

Il n'y a pas de bonne réponse. Je crois que je ne suis plus celle qui a le pouvoir de me rassurer sur tout cela maintenant. Le tout c'est de tomber sur quelqu'un qui ait la force de me rassurer quand j'en ai besoin. Mais c'est tout de même beaucoup demander à quelqu'un, non ?

Dans les jours à venir, sans doute d'autres posts à teneur tout aussi rébarbative, mais c'est plutôt normal vu le week end qui m'attend.

9 avril 2006

La promesse de Koharu

Koharu est une idol. Elle a le sourire légèrement de travers, de grands yeux rieurs, et une frimousse qui compte bien embellir encore avec les années.

Elle a commencé à travailler dans le showbiz il y a presqu'un an maintenant. Depuis elle a sortie des singles au sein d'un groupe, et même un toute seule, récemment. Elle a déjà plusieurs dizaines de concerts à son actif, et tout un tas d'activités aussi exaltantes que d'être prise en photo, répéter une comédie musicale, chanter le générique d'une série colorée ou encore se produire dans des émissions de divertissement.

Des milliers de jeunes filles la regardent, une bonne partie l'envie sans doute. Elle ne porte jamais deux fois les mêmes fringues, se fait coiffer et maquiller presque tous les jours, rencontre des gens passionnants et est la nouvelle égérie de son patron qui lui trouve tout un tas de contrats pour la mettre en valeur.

Koharu travaille beaucoup, je ne vous le cacherai pas. C'est fatigant et elle n'a pas beaucoup de temps pour sa vie à elle ; il y a aussi les études à se préoccuper, les copines avec lesquelles elle voudrait bien ne pas perdre contact, et puis sa famille qu'elle ne voit plus aussi souvent que, par exemple, il y a un an. Mais si elle travaille tant aujourd'hui, c'est parce qu'elle réalise son rêve, qu'elle est dans la lumière comme elle le souhaitait, qu'elle peut chanter et danser presque tous les jours. Ca mérite bien de faire tous ces efforts. Un jour elle sera une belle jeune fille, puis une jeune femme.

Sa carrière ne durera sans doute pas plus de 10 ans, c'est le métier qui veut ça, mais ce seront dix années passionnantes, intenses... c'est une chance que peu de filles de son âge ont. A quoi ressemblera sa vie après ? Est-ce que ce sera dur de se reconvertir ? Pourra-t-elle se marier et avoir des enfants comme la plupart de ses amies d'enfance ? Est-ce qu'au long du chemin elle ne va pas se perdre dans cet univers ? Quels sont les problèmes ou peut-être les scandales qui l'attendent ? Est-ce qu'elle aussi, elle fera partie de ces idols sacrifiées qui ne pourront jamais avoir une vie normale ? Au bout du chemin, il y a aussi des tas de choses désagréables pour elle...

Koharu a 13 ans. Mais l'an prochain, elle, elle en aura 14. Et c'est ça qui n'a pas de prix dans l'histoire.

3 avril 2006

La rapace

C'est moi qui l'ai demandé. Je le sais bien. J'ai demandé à récupérer certaines affaires banales de ma grand'mère, puisque moi-même je ne suis pas exactement en période de prospérité. Je m'attendais avant tout à me retrouver avec un ou deux produits d'entretien, du lave-vitres et ça se serait arrêté là. Du tout. Ma mère a écumé les placards de mon aïeule, et bourré le sac d'objets qui ne peuvent pas être plus à elle.

Tout dans ce sac hurle le nom de ma grand'mère. Les lingettes, le vinaigre au miel ("la seule chose avec du miel que je supporte"), le lait Gloria, TOUT ! Et me voilà en train de déballer ce sac en larmes, avec cette très désagréable impression de dépouiller son cadavre. Ce ne sont que quelques flacons et quelques lingettes... mais je me suis sentie infiniment mal. Aussi mal que si j'avais moi-même été voler dans cette énorme buffet de sa cuisine tout un tas de ses affaires. Toutes ces affaires sont à elles. Ce n'est pas mon vinaigre. Ce n'est pas ma confiture au citron. Je sais qu'à chaque fois que j'ouvrir l'un ou l'autre de ces emballages, je serai tordue par l'envie de les laisser tels quels, de ne pas y toucher, de les laisser encore un peu dans mon placard. C'est irrationnel, et je le sais comme vous, mais c'est trop.

C'est comme si c'était elle, et à chaque pot que je déballe je la dépèce un peu plus. Ca me fait juste horreur.

Enflammée de fureurs cannibales...

25 mars 2006

Ce qui me manque

Rire du tour de force accompli par l'équipe du Président Bartlet, me retourner, et voir qu'il n'est pas là pour saluer l'effort avec moi. Il ne me manque que ces jours-là. Mais ces fois-là, c'est pas à moitié.

L'ami me manque. Je sais que je ne le retrouverai jamais. Je n'ai même pas envie d'essayer. Mais une fois de temps en temps, les bons souvenirs reviennent, et ce ne sont que des souvenirs. [soupir]

Je ne sais pas pourquoi je pense à lui depuis que ma grand'mère est morte. Ou plutôt je le devine, mais ne comprends pas que ce sentiment perdure. J'ai presqu'immédiatement pensé à lui ce soir-là. Je me suis dit qu'il savait sans doute ce que je ressentais. Mais surtout j'ai ressenti de la colère contre lui, j'ai pensé : "il l'avait rencontrée, lui, il a passé du temps avec elle", j'ai ressenti le besoin de lui faire me rendre les moments où il l'avait cotoyée. Comme si j'avais besoin de temps en extra avec elle, et qu'il devait me rembourser de ces moments-là. C'était stupide, mais la mort de ma grand'mère m'a fait penser à lui de cette façon.

Et depuis, une fois de temps en temps, je continue d'y penser. J'ai envie de jouer à un jeu video... c'est lui qui l'a gardé. Je regarde A la Maison Blanche... je ris et m'émeus seule. Je classe mes cassettes videos et tombe sur le final d'Angel... qu'est-ce qu'elle était bien cette autre saison qu'on avait regardé d'une traite, en moins d'une semaine ! Quelqu'un me parle de photos de moi, je dis que je n'en ai aucune récente de moins de 5 ou 6 ans... je me souviens soudain que je mens, il ya celles à EuroDisney. De petites choses.

Je n'ai pas été prise de l'envie de l'appeler depuis des mois et des mois. Peut-être même depuis un an. Je ne m'en soucie plus à un tel point, que je ne me souviens même plus de la dernière fois où j'ai eu un pincement au coeur en pensant à lui, alors que d'ordinaire je n'ai besoin de faire aucun effort pour me souvenir de ce type de choses, du moins tant qu'elles me hantent.

Je m'étonne chaque fois que je m'aperçois qu'il est venu sur mon blog, mais n'ai pas la moindre envie de lui envoyer un mail, même si dans ses commentaires, il laisse son adresse. Pas un seul instant il ne me viendrait l'idée de reprendre contact. Et puis je sais très bien que, quand bien même je le ferais, rien ne serait plus jamais comme alors. Et c'est l'ambiance d'alors qui me manque. Ce sont les coup de fils d'une heure ou deux le soir, à commencer à parler de choses sombres pour finalement parler de séries. Ce sont les rires et les échanges de vannes. Les conneries, quoi.

Pourtant, à la vérité, je n'ai pas très envie de voir des gens. J'ai deux ou trois noms qui me viennent à l'esprit, de personnes qui ne demandent qu'à avoir des relations moins superficielles avec moi. Il y a cette amie du lycée avec qui petit-à-petit je reprends contact. Cette autre que je snobe copieusement sans avoir le cran de lui expliquer pour moi (c'est comme ça, je préfère éviter d'expliquer frontalement et laisser les choses se tasser toutes seules). Cette membre de mon forum qui s'étonne que je ne sois pas plus causante avec elle en privé. Et puis aussi, bien-sûr...

Et il me convient parfaitement de rester à la surface des choses avec toutes ces personnes, et toutes les autres. Quel que soit le degré d'amitié que je ressente pour eux, je ne leur accorde qu'une place modérée dans ma vie, totalement par choix, et j'en suis ravie. A force d'ignorer des mails ou des coups de fil, de faire du silence radio à dose plus ou moins intensive, j'ai fini par obtenir la distance exacte à laquelle j'aspirais, et vais aspirer quelques temps encore, sans doute. Donc il ne me manque pas des amis. Ca va très bien pour moi de ce côté-là et c'est même un des rares qui me donne autant satisfaction en ce moment. Il ne me manque pas des amis, il me manque juste lui. Lui l'ami.

J'y repensais, un peu plus tôt, justement après avoir eu ce petit soupir pendant A la Maison Blanche, ce soupir de regret qui voulait dire "il aurait sans doute ri sur ce coup-là !".

Je me suis demandé à quoi ça rimait. Je me suis demandé ce que pouvaient bien signifier certaines autres choses...

Par exemple pourquoi venir sur mon blog alors qu'il voulait à tout prix m'effacer de sa vie ? Pourquoi faire l'effort de le chercher, de lire plusieurs posts (et Dieu sait que mes posts sont rarement courts !), et même de prendre des nouvelles de ma famille ? Il y a peut-être un an, peut-etre légèrement moins, je me serais faite des idées sur le sujet. Mais au jour d'aujourd'hui, c'est simplement au-delà de mes facultés de compréhension. Je l'ai effacé de ma vie ; pas de mon passé, ça c'est évident, même si je le voulais j'en serais incapable, il a fait partie de mon existence pendant 5 ans et je ne peux l'effacer ni l'oublier, mais en tous cas, il n'est plus dans mes pensées (à part depuis deux semaines, comme je le disais, mais le cas est un peu particulier, non ?) Je ne me demande pas ce qu'il fait, comment il va, s'il s'en sort, s'il lui arrive des trucs bien, ou quoi ou qu'est-ce, enfin tous les trucs que je me demandais presque tous les jours à son sujet, lorsque j'étais encore sous le choc de la rupture et de l'éloignement physique. Je ne rêve plus de lui, non plus. Ok pas vraiment, mais c'était aussi dans les deux dernières semaines, c'est un cas à part encore une fois. Mais en-dehors de ces deux dernières semaines, où j'ai quand même été émotivement très bousculée il faut bien le dire, vraiment, je ne m'intéresse plus à lui en aucune façon.

Alors que moi, quand la séparation s'est faite, je ne le voulais pas ! Lui qui a voulu cet éloignement, cet effacement même, comment ça se fait qu'il ressent le besoin, une fois de temps en temps, de venir voir comment je vais ? Est-ce que j'ai loupé un truc ? Est-ce que je dois penser que je suis une mauvaise personne pour ne plus me préoccuper de lui et de son devenir ? Suis-je sensée, je ne sais pas, moi, regarder les infos, voir qu'il se passe un truc à Nantes, et me demander comment il va, ou l'impact que ça a sur lui, ou je ne sais quoi d'autre ? Dieu du ciel, j'ignore même s'il s'est passé quoi que ce soit de spécial à Nantes ces derniers temps ! C'est pas comme ya un an où je pouvais même pas regarder la meteo sans penser à lui, on en est à mille lieues ! J'ai fait une croix dans ma vie de tous les jours. J'aurais pensé qu'il l'aurait faite avant moi. Dois-je comprendre que ça n'a pas été si facile pour lui de m'oublier ? Après tout qu'est-ce qui m'étonne, j'ai été dans sa vie le temps qu'il a été dans la mienne, si je ne peux l'effacer, sans doute que lui non plus, pas si facile apparemment, puisque moi-même j'ai encore des périodes, comme en ce moment, où je pense à lui. Et puis ça fait plusieurs semaines maintenant qu'il n'a rien posté sur mon blog, je ne vois pas pourquoi je me pose tant de questions.

Tout ça, c'est la faute à la série A la Maison Blanche. Je n'aurais jamais autant cogité si j'avais pas regardé ce foutu épisode cette nuit. Les questions se seraient estompées, de la même façon que la douleur d'avoir perdu Mémé s'est atténuée, déjà. Déjà...

Mais pourquoi ces deux-là sont-ils tellement liés dans mon esprit, que lorsque je perds l'un, je ne peux m'empêcher de penser à l'autre ?

On en est là. L'ami d'une autre vie me manque. Je ne le retrouverai jamais, je ne le cherche pas, mais il me manque. Comme ça. Depuis deux semaines. Peut-être encore un peu, et après je reviendrai certainement à la normale. Ca vaudrait mieux parce que je ne saurais vraiment pas interpréter ça, autrement.

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