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ladytherapy

19 mai 2007

Il y a le travail, et puis il y a l'emploi...

Non, ce blog ne devient pas politique, si jamais il devient quoi que ce soit.

Mais ce soir je m'interroge sur la différence entre le travail et l'emploi, qui semble soudain si grande que ces deux éléments méritent d'êtredivisés en deux ministères distincts dans notre nouveau gouvernement.
Pour le moment je ne vois personne souligner cette étrangeté.

Rappelons tout de même que les ministères de Nicolas Sarkozy sont ceuxd'un regroupement des administrations, car il souhaitait aller à l'efficacité. Mais des thèmes qui me semblent proches font l'objet de ministères séparés. Ainsi Mr Borloo a-t-il à sa charge le ministère de la Stratégie économique, entreprises et emploi ; tandis que d'autre part Mr Bertrand récupère une portefeuille au ministère du Travail et des relations sociales.

Je n'ai pas envie de faire un procès d'intention. Je me demande juste pourquoi faire ce distingo entre, théoriquement, ceux qui travaillent (pour Mr Bertrand) et ceux qui cherchent un emploi (pour Mr Borloo, donc). D'autant que la stratégie économique et les entreprises jouent un rôle dans les deux cas, en fait, de la même façon que les relations sociales (qui me semblent un terme bien flou à l'heure actuelle, à part que cela implique que Mr Bertrand sera la cible prioritaire des syndicats indignés, et comme souvent ils le seront rapidement) concernent les deux parties.

Si encore il y avait eu d'une part, un ministère de l'emploi, et d'une part, un autre du travail, ç'aurait été à peu près logique puisque ç'aurait pu signifier qu'un ministère entier allait se consacrer à faire baisser le chômage, tandis qu'un autre aurait géré les relations avec les partenaires sociaux pour diverses réformes. Mais là, des thèmes communs brouillent les pistes et donnent à penser que ces deux ministères n'auraient pu en former qu'un.

Alors pourquoi cette différence ? Faut-il y voir une discrimination ? Est-ce à penser qu'opposer les chômeurs et les travailleurs va permettre de faire passer certaines lois pour un ministère, puis l'autre ? Est-ce à penser que le fossé va se creuser entre ces deux groupes de personnes, à l'heure où il est si facile de tomber au chômage, et plus difficile de devenir travailleur ? Est-ce à penser qu'il y aura discrimination, ou différence de traitement, entre deux parties de la population ?

Quand je lis "Stratégie économique, entreprises et emploi", je me demande pourquoi les deux premières parties de la dénomination sont toutes consacrées à un esprit fondamentalement libéral (on est dans le vocabulaire de la droite économiquement décomplexée, à fond les ballons), et pourquoi l'emploi apparaît comme un cheveu sur la soupe. Vous allez dire que je me fais des films et c'est possible, mais dans ce contexte, ma perception me fait plutôt comprendre que l'emploi va être vu du point de vue des entreprises, pas des chômeurs, et donc qu'il y a la perspective pour eux d'être utilisés, d'être ballotés, pas d'être réinsérés dans la vie professionnelle à long terme, mais bien de servir, d'une certaine façon, de réserve de contrats courts, d'interim et autres joyeusetés.

Et d'autre part, quand je vois "travail et des relations sociales", j'ai la sensation de voir bâti un organe institutionnel puissant pour lutter contre les syndicats. Je n'ai aucune affection particulière pour l'action syndicaliste à grande échelle ; quand on voit la proportion de travailleurs réellement syndiqués, on se demande vraiment si les syndicalistes ont encore une raison d'être lorsqu'on les voit bloquer les rues ou les routes ou que sais-je... évidemment, avoir un syndicat dans l'entreprise, et donc un interlocuteur qui puisse être à nos côtés dans les embrouilles et autres négociations, au cas par cas, je trouve ça plus normal et pratique, donc restons relatifs. Mais là je me dis : ils vont se recevoir une sacrée râclée s'ils tentent quelque chose. Pourquoi ? Parce que le dialogue social, il se fera contre un ministère qui a dans les mains "le travail". Wow. Dans le genre menace implicite, je vois difficilement mieux !

Evidemment, évidemment, ce n'est pas la seule chose que j'aurais à dire de notre nouveau gouvernement, ce soir. Mais c'en est une qui n'a apparemment pas choqué grand'monde, sans doute grâce à d'autres ministres ou ministères plus choquants au commun des mortels.
Mais je ne peux pas m'empêcher de m'interroger : quelle a été la démarche intellectuelle du Président et du Premier Ministre pour arriver à la conclusion que, sur une quinzaine de ministères, il fallait séparer ces deux-là ? La symbolique m'interpelle quand même.

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16 avril 2007

Un monde complexe

Une fois n'est pas coutume, je vais parler politique. Je suis heureuse d'avoir toujours à ma disposition cette tribune qu'est mon blog personnel, même si je ne m'en sers qu'à ma guise et pas sur la base de posts réguliers. Il y a quelque chose de libérateur dans l'idée qu'il existe un endroit, quelque part, où je peux dire le fond de ma pensée sur le sujet qui me sied.

Poutant il est ancré en moi que parler de politique est utile, mais expliciter ses intentions de vote est dangereux. Ou peut-être juste mauvais. Pendant près de vingt années, ma conscience politique était réduite à l'état zéro et les seuls gens que ça semblait intéresser, c'étaient mes parents. Parents dont le crédo a toujours fermement été : "on ne dit pas pour qui on vote, on ne dit pas pour qui on va voter". Cette logique fait partie de ces choses qui sans raison apparente, se sont tatouées en moi. J'ai tendance à croire que c'est sage, mais j'ai aussi tendance à croire que parfois, donner son avis sans masquer le côté vers lequel on penche, ça peut être salutaire.

En ce lundi, j'avais décidé de prendre les derniers renseignements nécessaires en vue de l'élection. Je ne fais pas partie des indécis, loin de là, mais j'estime que pour être une citoyenne avertie il me faut prendre une maximum de renseignements. C'est sans doute ce qui a conduit le représentant local du Parti des Travailleurs à sonner à ma porte plusieurs fois ces dernières semaines, simplement parce que la première fois j'avais posé des questions sur Schivardi et qu'il a pensé qu'il y avait une ouverture. Mais si je n'entends pas un maximum sur le programme de chacun, même si je sais bien ce qui me tente le plus, puis-je me dire en toute honnêteté que j'ai voté en mon âme et conscience ? J'ai vraiment du mal à m'imaginer être de ceux qui, leur avis fait, partent du principe qu'ils ne leur reste qu'à ignorer ou démolir les autres programmes et/ou candidats. J'ai peut-être aussi du temps à perdre, allez savoir.

L'élection qui se profile me fait peur.

Peur parce que la première fois que j'ai voté, c'était en 2002. C'étaient mes premières élections, et donc mes premières élections présidentielles. Au premier tour, je n'avais pas trop d'idées arrêtées. Je ne m'étais pas intéressée à la politique, je partais du principe que c'était pareil : quel que soit le bord du président, il finissait par ne tenir aucune promesse ; la seule chose qui changeait à mes yeux, c'était le genre de mensonges. Des mensonges de droite et des mensonges de gauche. Alors au premier tour de 2002, ma technique pour voter a été : "qui n'aurais-je pas honte qu'un journal étranger affiche comme étant à l'Elysée après l'élection". Je fais partie de ceux qui ont voté pour un "petit parti". Un vote perdu. Au second tour, comme beaucoup de gens, c'est là que ma conscience politique s'est éveillée. On nous demandait de choisir entre nous couper un bras et nous couper une jambe. C'est pas pareil, évidemment, mais dans le fond on ne veut aucun des deux. J'ai pourtant dû voter Chirac comme 82% d'entre nous, Français.

Lorsque Bush a été réélu pour son second mandat, un site internet a vu le jour sur le thème "on est désolés, on n'a pas voté pour lui". Et je me suis toujours dit : ne vous inquiétez pas les gars. Nous non plus. C'est comme ça que j'ai commencé à réfléchir au rôle du vote blanc, comment le système électoral devrait être réformé pour qu'un vote contestataire ne soit pas nécessairement un vote pour un candidat extrême, comment le système électoral n'est pas représentatif, à cause de l'existence-même du second tour avec deux candidats, des choix de vote des Français.

L'élection qui se profile me fait aussi peur parce que grâce à ce qui était en grande partie un vote contestataire, un vote désespéré, Jean-Marie Le Pen a l'impression d'avoir pris de l'importance. Je peux avoir tort, mais je pense qu'en le qualifiant de quatrième homme, on lui donne plus d'importance qu'il n'en a. Je ne pense pas que la population française ait la mémoire si courte ou, autre possibilité, qu'elle adhère à ses idées, dans de telles proportions. Je crois qu'en 2007, le vote contestataire ne se situe pas nécessairement chez Le Pen et qu'on semble l'oublier. Quand ses affiches clament que "droite, gauche, ils ont tout cassé", je me dis que Le Pen a senti que le vote contestataire de la bipolarisation de la politique, il ne lui était pas acquis cette année. Mais médiatiquement, 2002 sert tout de même son élection en 2007, en dépit du fait que je ne pense sincèrement pas que la France ait envie que ce type soit à l'Elysée, il se comporte comme s'il était un vrai présidentiable et les dérives que ça entraîne chez d'autres candidats, et en particulier Nicolas Sarkozy, sont véritablement terrifiantes.

Pour ce que je sais, pour ce que je vois, ce que je connais des gens, aucun n'a besoin de ce raccolage à droite toutes. Mais Nicolas Sarkozy croît qu'il y a des voix à récolter et il oriente le débat sur ces terrains-là, pour cette portion de la population qui sait déjà très bien ce qu'elle en pense, mais qui ne sait forcément qui la représente le mieux. Et ça me fait peur. Laisser penser aux gens que les idées d'extrême-droite sont ceux qui doivent guider la phase finale de la campagne, c'est à la fois un paravent et une erreur qui peut conduire loin de par la puissance des retombées médiatiques inévitables.

J'avais prévu de prendre de plus amples informations sur des candidats moins proéminents. Je l'ai un peu fait d'ailleurs. Mais consulter certains sites me glace le sang et je ne m'en sens pas le courage. J'ai l'idée confuse que je vais aller lire des choses qui me font peur de toutes façons, par la violence qu'elles expriment. Je suis tombée sur le blog de plusieurs frontistes (modérés, pas des nazis) au cours de ces dernières semaines. Ca me terrifie rien que d'y penser. Rien de bon ne guide ces partis. Et l'idée seule que dans mon historique se glisse ces adresses de sites, j'avoue qu'elle me fait peur aussi.

Il y a un homme qui pourtant répond parfaitement à ce que j'attends d'un homme politique. Cet homme ne ment pas. Il ne promet pas absolument de tout résoudre avec une formule magique. Il ne promet pas absolument que tout ira mieux. Il ne promet pas que ce qu'il a l'intention d'améliorer se fera sans que les Français aient à lever le petit doigt. Il ne simplifie pas les choses. Il reconnaît que nous vivons dans un monde complexe, un monde fait de diversité et notamment de diversité d'opinion. Que nous ne pensons pas tous pareil. Mais que la plupart d'entre nous qui ne sommes pas dans le secret des Dieux, nous avons besoin de changement et d'améliorations. Ce qu'il dit est simple : vous pensez ce que vous voulez, ce n'est pas la question. L'essentiel, c'est la vie que vous voulez mener. Et c'est pas facile d'y arriver. Et cinq ans, ce n'est que le minimum pour stopper l'hémorragie de la dette de l'état, et apporter quelques réformes simples pour respirer un peu. La vie idéale, elle n'est pas si vous votez pour moi, elle est si vous votez pour moi, si vous élisez aux législatives des gens qui voudront bosser au lieu de s'en mettre plein les fouilles à rien foutre, si vous remontez vos manches avec moi et que vous admettez qu'au bout de ce mandat, ça ira peut-être un peu mieux, mais ce ne sera pas encore ce dont on a rêvé.
Cet homme touche ce qu'il y a de plus humain en nous, il ne renie rien, ni les différences d'opinion ni les différences tout court, il dit simplement qu'elles doivent cesser de nous diviser et nous permettre de mettre nos forces en commun pour faire véritablement quelque chose et nous sortir du bourbier avant qu'il ne se transforme en sables mouvants. Cet homme fait appel à ce qu'il y a de plus humain en chaque Français, il lui dit qu'il a conscience que ce ne sera pas facile, qu'il a conscience que les résultats ne seront pas providentiels, mais que si on n'essaye pas, soit les choses ne changeront pas, soit elles changeront vers le mauvais.

Avec des mesures qui, oui, ne sont pas spectaculaires, mais assumées comme telles parce qu'à leur échelle, elles étrangleront un peu moins tout le monde, du chef de PME au simple étudiant, je crois que cet homme a la possibilité de faire quelque chose de la France que je puisse regarder sans honte.

Cet homme a la réaction que tout homme sain devrait avoir : ne pas blâmer quelqu'un d'autre pour ce qui ne va pas, ne pas espérer que quelqu'un d'autre le résoudra. J'admire la position de cet homme.

Le principe, ce qui compte, ce n'est pas de savoir si cet homme a été ou est de droite, ni s'il bascule à gauche. On s'en fiche. Ce qui compte c'est que cet homme est le plus désireux de faire que chacun reçoive de l'Etat le coup de pouce nécessaire à améliorer un peu sa propre vie et, par voie de conséquence, à son échelle, à améliorer un peu la vie économique de ce pays. C'est le seul homme qui pour le moment ait le courage de dire que ce qui compte, ce n'est pas ce qu'on pense, c'est la façon dont on veut vivre dans ce pays. Pensez à droite, pensez à gauche, pensez à l'extrême... mais quoi que vous pensiez, travaillez avec ceux qui ne pensent pas comme vous. Sortez de la pensée sectaire abstraite et allez de l'avant.

Ca peut paraître utopique et je le reconnais. Mais quand un homme a de bons objectifs, de véritables idéaux, et des idées raisonnables, quelque chose en moi s'éveille et dit que c'est le choix le plus juste. C'est à la fois un véritable vote contestataire, et un vote avisé sur l'avenir d'un pays qui ne semble pas beaucoup avancer sans cette forme d'union.

Un homme qui admet que le monde est complexe, qui ne cherche pas à le simplifier en pensant que je ne suis pas capable de le comprendre, et qui admet que la complexité ne nous simplifie pas la vie, mais peut aussi être tournée à notre avantage, est peut-être une chance pour la France. Je ne suis pas militante, mais pour un homme qui porte en lui de telles valeurs, je ne peux qu'admettre mon profond respect.

Vous voterez vous aussi, dimanche, pour la personne qui appelle à vos idéaux et qui vous semble aussi avoir les propositions adaptées. Mais s'il vous plaît, soyez sûr que c'est bien votre candidat.
Dimanche : votez.
- François Bayrou
- Olivier Besancenot
- José Bové
- Marie-George Buffet
- Arlette Laguiller
- Jean-Marie Le Pen
- Frédéric Nihous
- Ségolène Royal
- Nicolas Sarkozy
- Gérard Schivardi
- Philippe de Villiers
- Dominique Voynet

31 mars 2007

Mars attacks

L'an dernier, le mois de mars n'avait pas été fameux. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles cette année il n'a pas été mieux. Mais cette année on a simplement battu des records.

La vérité, c'est que depuis toujours, j'ai deux mois dont le niveau est très nettement hors-moyenne côté évènements persos : novembre et mars, qui sont toujours dans un excès ou dans l'autre. Mais là, la cuvée 2007 pour mars a dépassé toutes mes projections. A priori, novembre sera donc excellentissime.

Heureusement, pour cette année, mars, c'est enfin fini. Ce soir. Tout juste si je ne compte pas les heures. Entre le premier anniversaire du décès de ma grand'mère (est-ce normal que le premier anniversaire semble pire que ce qu'il célèbre ? j'ai vraiment eu l'impression que c'était plus dur encore au bout d'un an que le jour-même), de multiples contrariétés réelles et même virtuelles, les soucis d'argent qui repointent leur nez, et, aussi ridicule que ça paraisse à des personnes de l'extérieur, le fait que j'aie appris que Tomcat avait une maladie grave mettant ses jours en danger, je crois que mars, c'est complet.

A présent j'ai l'impression d'avoir passé le mois à lutter contre la mort : la mort qui me hante depuis un an, celle contre laquelle je vais me battre aux côtés de mon chat, celle d'une époque puisqu'officiellement maintenant, je ne suis plus membre d'une équipe dont je faisais plus ou moins partie depuis près de trois ans...

Je ne peux pas faire comme si toutes ces choses ne m'atteignaient pas, non plus que les autres que je n'ai pas envie de citer. La carapace est dure mais pas assez pour qu'elle me protège de mes propres émotions. D'ailleurs mon corps me le signale : de douloureux kystes me poussent sur le corps, mes crises d'aérophagie m'assaillent de plus belle, ce qui est, depuis quelques temps, le signe évident que mon corps n'en peut plus de contenir ma tristesse et ma colère.

J'ai envie de me mettre en rage, mais la vérité, c'est que je n'ai pas non plus envie de perdre mon énergie dans ce que j'appellerai "la série noire du mois de mars", car il reste encore 9 mois pendant lesquels ils faudra être vaillante ; l'objectif étant d'arriver à l'année suivante sans avoir les nerfs trop usés, sans avoir rechuté, et sans que mon corps entier soit douleureux de cette peau qui ne supporte aucun contact lorsque, mes limites psychologiques étant atteintes, mon épiderme me fait savoir qu'il faut relâcher la pression de toute urgence. Et ensuite : une autre année, puis une autre, avec les mêmes challenges et certainement quelques nouveaux dans l'intervalle, puisqu'une année sans mauvaise nouvelle majeure, c'est apparemment hors de question.

Pour l'instant, mon énergie est moitié dans la lutte contre la maladie de Tom et la surveillance du moindre symptôme, moitié dans la recherche de l'état le plus serein possible. Ce qui vu les circonstances, ne peut pas être assez pour m'assurer d'affronter les mois à venir avec assurance. La liste de mes priorités n'est peut-être pas la bonne, ou simplement elle n'est pas très rationnelle, mais je sens confusément qu'il faut en passer par là pour remonter la pente.

Ce qui me fait réellement peur au point où j'en suis, c'est avant tout de perdre le contrôle et refaire une dépression. J'ai l'impression de frôler les limites qui m'en séparent un peu trop souvent, et d'une part, ce n'est pas le moment (ce n'est pas vraiment qu'il y en ait un, mais là, encore moins), d'autre part, je ne voudrais pas entraîner mon homme là-dedans. De toutes façons, c'est un combat dans lequel je suis seule car il ne peut pas compenser pour les problèmes qui me préoccupent, même s'il le voudrait. Il n'en a pas la possibilité technique pour compenser. Et puis il a les siens.

Dans l'ensemble, je ne peux que me réjouir qu'il ne reste que deux heures avant la fin de ce mois maudit, mais je ne peux pas m'empêcher d'appréhender les suivants.
Novembre a vraiment intérêt à être excellent.

9 janvier 2007

Quand il me montrait les dents

Ca fait plusieurs jours que je suis obsédée par la note (au demeurant formidable) de Double P. Il a fallu du temps avant que je ne me rappelle les choses que je pensais pourtant avoir intégrées depuis longtemps.

A la première lecture, j'ai eu un goût amer dans la bouche, le coeur serré, et une horrible impression de déjà vu. Et en même temps que cette impression de malaise, je me suis demandée : dans le fond, ces scènes que j'ai vécues, qu'avaient-elles de spécial ? Pourquoi m'ont-elles touchées, elles font partie de ce que tous les enfants et les parents expérimentent, voilà tout ! J'allais lire la note deux ou trois fois par jour, et je continuais de me demander. Parce que dans le fond, tout y est : la mère qui sent arriver l'engueulade, consternée mais pas vraiment prête à intervenir, la transformation brutale en loup-garou, les pleurs...

La seule chose qui me gènait, c'était la scène de fin.

Ce n'est que cet après-midi que, lors d'une énième relecture du post, j'ai compris : je n'ai pas toujours eu 5 ans. Et je ne refusais pas forcément de faire ce qu'on m'avait demandé. En fait ça pouvait partir de n'importe quoi, le pain mal disposé sur la table, une note qui ne lui plaisait pas, le simple fait de parler d'éléments de ma journée qui ne l'intéressaient pas... Et contrairement à la scène de fin, dans mon cas, c'est mon père qui venait me faire des excuses ensuite, et en général, pour autant que je me souvienne, ça s'arrêtait là et je ne trouvais pas grand'chose à répondre. Je ne vois pas comment j'aurais eu ce courage. Il y a eu cette fois, par exemple, où il est venu dans ma chambre, où j'étais en train de pleurer dans le noir, et a commencé à me raconter ce qui n'allait pas dans sa vie... il ne cherchait pas à camper sur ses positions dans ces moments-là. Il cherchait juste l'absolution.

La grande différence, c'est qu'il n'y avait aucune logique, aucun sentiment que j'étais punie, c'était juste une sorte de peur, cette chose horrible qui faisait que je ne savais pas ce qui allait tomber, ni quand, ni à cause de quoi. Au lieu de me fixer des limites comme il pensait sans doute le faire, il les effaçait sans cesse.

Comment j'ai pu oublier ?
Comment j'ai eu cette sorte d'insolence envers moi-même de m'identifier à la note de Double P ? Et comment ai-je pu me faire l'affront de m'être à nouveau, comme il y a quelques années, demandé en quoi ce que j'ai vécu a pu n'être pas normal, courant, et complètement anodin ?

Parfois j'ai l'impression d'oublier tout. D'oublier la façon dont ça se passait, d'oublier ma terreur, d'oublier toutes ces scènes, les cris, les pleurs, la fureur, la violence qu'affichait son visage, la violence de ses mots... Et je me demande alors : comment j'ose faire ça ?! Car ce que ça signifie, c'est que j'oublie mes propres leçons.

Je ne m'érige pas en victime, mais je ne veux pas apprendre à minimiser. Je ne veux pas oublier. Je ne veux pas non plus vraiment pardonner. Ce serait trop facile, et ce serait trop dangereux.
Et pourtant je viens de passer plusieurs jours à ne même pas me souvenir de ce qui fait la différence entre une simple engueulade... et ce qui me hante encore parfois.

Et je me déteste pour tout ça.

20 décembre 2006

Noël, on se retrouvera !

Noël était et est encore ma fête préférée de l'année. Même pas ex aequo.

En général il y a deux écoles de pensées sur les lèvres et sur les blogs à cette période de l'année : d'un côté les cyniques, les déçus, les blasés, sur l'air de "Noël, cette fête commerciale et/ou païenne qui ne me touche pas" (ce qui se défend), et de l'autre les émerveillés, les Peter Pan de bas étage et autres adeptes du tout-va-bien qui entonnent (en chorale, ça va de soi) le refrain du "la plus belle fête de l'année, et celle des enfants" (là aussi c'est un point de vue qui en vaut un autre). Je ne me situe pas vraiment parmi les naïfs, mais pas non plus dans le lot des éternels trouble-fête. Les illuminations, les premières neiges, le repas pantagruelique... tout ça me fait plaisir mais je n'y recherche pas une sorte de réminiscence d'innocence héritée de l'enfance ou que sais-je. D'abord mes Noëls d'enfant, étaient-ils merveilleux ? S'ils l'étaient alors je ne me souviens pas des bons. Je me souviens de déconvenues, de scènes de famille, de quelques mots assassins (ceux-là, Monsieur Moustache, elles sont sur ton compte, crois-moi), mais ai-je eu des Noël extraordinaires ? Pas sûre.

Pourtant Noël reste ma fête préférée. Peut-être parce que je n'ai pas encore pu la célébrer comme je le voudrais vraiment. Peut-être que mon Noël à venir symbolise ce que j'attends de la vie...

Pourtant j'aurais toutes les raisons de jouer les tristes sires. Depuis 3 ans, ce n'est plus vraiment Noël. La première fois, c'était une question de circonstances (je l'ignorais à ce moment mais ce Noël en tête-à-tête avec ma grand'mère devait être l'avant-dernier avec elle). La seconde, c'était une question de moyens et de moral. Pour notre troisième round avec cette entêtée de fête, je ne pense pas que je mangerai juste des pâtes comme l'an dernier, mais je mangerai seule.

Vous allez me dire "alors pourquoi ne pas fêter Noël en famille ?". Déjà il faudrait qu'on me l'ait proposé. Ce n'est pas le cas. J'ai effectivement une invitation pour samedi, que finalement je ne vais pas décliner (en même temps ils s'y sont pris au dernier moment, je vais les laisser mariner jusqu'à demain soir pour la réponse, c'est un juste retour des choses) mais pour fêter Noël, rien. Et puis d'ailleurs soyons francs, même si je devais fêter ce jour-là précisément avec eux, bah, ça ne rendrait pas le Noël plus gai. J'en ai pas envie et si je décide d'y aller samedi, c'est histoire de, rien de plus. Ya un cinoche à la clé en plus, je suis pas allée au ciné depuis trois ans au bas mot, belle occas'. Comme qui dirait : "les plus belles années de ma vie sont derrière moi... Et elles sont nulles." Les Noëls de mon enfance ne me manquent pas, comme je l'ai dit, et ce n'est pas avec eux que j'ai envie de me créer de nouveaux souvenirs.

En plus cette année il manquera quelqu'un, et comme chaque fois que je vais chez eux depuis mars, j'aurai l'impression de ne voir que ce vide. Pas besoin de ça, on est d'accord.

Pour la troisième année consécutive, ce n'est pas vraiment Noël dans mon coeur. Ca ne me manque pas. J'ai en fait l'impression que Noël est en pause. Je serai vraiment en fête quand ce sera véritablement l'occasion d'être guillerette et insouciante, d'accrocher plus de guirlande que ce que mon vrai sapin qui sent bon pourra n'en supporter, de cuisiner mon pain d'épices, mon vin chaud, et fêter ça dignement.

Cette année, pas de Noël, inutile de faire semblant. Mais quand viendra le retour de la vengeance, ce sera magnifique, je ne me fais pas soucis. En attendant pas la peine de déprimer sur quelque chose que je ne peux pas avoir à mon goût.
Mais tu ne pers rien pour attendre, Noël, on se reverra !

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1 décembre 2006

Vitrines

C'est bien comme ça que ça se passe, non ?

Boy meets girl. Nan, dans notre cas ce serait plutôt geek meets girl. Peu importe.

On se plaît, on tente, ça marche, on fait le pas au-dessus, ça se passe plutôt bien, on continue... De récentes conversations m'ont fait réfléchir au fait que, parfois, les choses évoluent. Tout n'est pas nécessairement voué à l'échec. On montera sans doute une ou deux marches ensemble, au train où ça va. Il a l'air de le penser plus facilement que moi. Il me lance des trucs "quand on aura plus d'argent, on prendra plus grand".

Je le regarde, sidérée. Un homme qui parle au futur ?! Il plaisante ou quoi ?! J'en suis, dans ce domaine, à vivre au jour le jour. Un ptit fantasme de temps en temps, rien de bien méchant, mais c'est loin de m'occuper l'esprit. A vrai dire, s'il ne lançait pas l'idée, y songerais-je seulement ? Ce n'est pas que ça me déplaise (ça se passe si bien), mais c'est vraiment que ça ne m'effleure pas.

En général, là où bloque ma réfléxion, c'est à me demander : y songe-t-il par naïveté parce que c'est sa première relation sérieuse ? Ou bien est-ce moi qui suis blasée/blindée ? Les deux ? Aucun ?

Moi aussi j'avais des rêves à une époque. Moi aussi j'étais capable de ça. Cette jeune fille en moi, capable de rêver d'avenir, semble être morte quelque part entre Nantes et ici... Comme si, quand je commence à rêver à ce genre de possibilités, une flaque d'ombre se répandait en moi, et recouvrait tout d'incrédulité. Je ne rêve plus : j'espère. Avec une certaine forme d'arrière-pensée obsédante : quelle que soit la chose à laquelle j'aspire, je ne l'aurai pas.

Quand ma grand'mère était petite et qu'elle s'arrêtait dans la rue pour regarder les vitrines, sa mère lui disait sèchement : "pas la peine de regarder, tu ne peux pas l'avoir". Yavait pas de sous et quatre enfants...

Je voudrais retrouver la fraîcheur d'esprit qui me permettait de regarder les vitrines, au moins. Après tout, ça ne coûte rien.
Elle est en plus très jolie, cette vitrine. Il y a là un homme que j'aime, avec lequel il est possible de vivre exactement comme je le souhaite.

J'hésite à regarder. J'ai peur de n'avoir pas les moyens, j'ai peur d'être déçue que ce soit hors de portée. d'une certaine façon, même si tout cela est devant moi, il y a toujours une vitre qui fait barrière. Alors c'est vrai, autant ne pas me faire du mal.
Pour le moment, nos vies n'en sont pas au point où il a quelque chose de plus à me proposer. Et nous en sommes, je crois, tous les deux parfaitement conscients. On n'aura peut-être même pas le temps d'atteindre la marche suivante, après tout, qui sait ? Pourquoi m'en faire ? Et jusqu'à la prochaine phrase de sa part, je penserait de la sorte... et ainsi de suite.

A un moment, il faudra peut-être accepter que les choses peuvent aller au-delà de ce que nous vivons maintenant. mais je n'ai pas envie de prendre le risque d'y penser pour le moment.

J'espère qu'il me laissera encore un peu vivre comme si nous n'avions pas vraiment d'avenir. Que je me préoccupe d'autre chose : de santé, de travail, de projets...

...De Noël. Les vitrines que je veux bien regarder actuellement.

25 mai 2006

A travers le rideau

La pièce était baignée d'une lumière douce et diffuse, il faisait tiède. J'ai laissé faire, parce que ça faisait du bien. Je ne promets rien, je ne promets plus rien maintenant, mais en cet instant précis c'était paisible et doux, et c'est tout ce qui importait, et je n'ai pas eu envie de me demander si ça durerait, ni même si j'avais envie que ça continue comme ça plus tard. Sans m'engager à rien j'ai juste profité de ce moment de calme.

La tête calée entre deux coussins, je l'ai juste posé près de moi et j'ai attendu que le sommeil vienne. Et il est venu. Comme si ça avait toujours été si simple. Il y avait de la fatigue, c'est certain, mais il y avait autre chose, aussi.

Et malgré le fait que je me sois réveillée une dizaine de fois pendant la nuit qui a suivi, je n'ai jamais aussi bien dormi.

J'ai entrevu quelque chose dans la lumière qui filtrait à travers le rideau, et pour la première fois depuis longtemps, je n'ai rien trouvé à y redire.

24 mai 2006

Ya quelqu'un là-dedans ?

Je repensais à la première fois où j'ai fait un test de grossesse. La première fois on est transie de peur.

On lit la notice vingt fois pour être sûre de l'avoir comprise. Alors qu'on l'a très bien comprise. On est prête à y envoyer le grand gars à côté pour pas avoir à y passer (c'est vrai quoi, dans le fond c'est autant sa faute que la vôtre, merde !) et on rechigne. En même temps on sait bien qu'on ira, et on a envie d'être sûre une bonne fois pour toutes quand même. Le bâton tremble. Espérons que ce sera assez. Et si ce ne l'était pas ? Il faudra recommencer ? L'angoisse. Le pire est cependant à venir. L'attente. Ca fait une minute. Ca fait une minute cinq. Et yen a cinq à dix à tenir comme ça. Et derrière la porte, ça gratte un peu. Comme un chat qui veut entrer. Mais il ne veut pas entrer, il veut juste savoir. Et que vous soyiez toute aussi angoissée que lui, il n'y songe pas un seul instant. Ca gratte encore un peu. Un timide "alors" s'étouffe dans le bois de la porte. Il ne veut pas déranger. Vous, il veut bien, mais le test n'est peut-être pas fini dans le fond, et le test, faut pas le déranger. Des fois que ce soit un test susceptible, vous savez ? Peut-être que ça marche mieux si on se tait. On est trop préoccupée pour dire quoi que ce soit, même si on n'avait pas besoin d'entendre les soupirs d'impatience derrière la porte pour se vriller les nerfs. De toutes façons on se dit que, si le test dit ce qu'on veut pas qu'il dise, ce gars-là il faudra apparendre à faire avec pendant un bout de temps. D'ailleurs qu'est-ce qu'on veut pas qu'il dise, le test ? Dans le fond on s'aime, on est bien ensemble... si jamais ya un bébé... Quoi ??? Un bébé ? Le mot est lâché. Yaura pas de bébé. D'abord ça peut pas arriver dés la première fois. Bon si ça peut, mais pas à moi. Enfin si, vu ma guigne proverbiale, mais quand même, pas là. Naaaaaan, ça peut pas. Mais non voyons. Tout va bien se passer. Ca fait deux minutes. Encore trois. Enfin bon attendons le maximum. Donc encore huit. C'est rien. Ca passe vite huit minutes. C'est la durée d'une pause pub sur TF1 huit minutes. C'est un peu long, mais dans une vie, c'est quoi ? Ou dans deux vies ? Et ça recommence... Si je tombais enceinte, serais-je une bonne mère ? Oh bien entendu je sais que je ne suis pas obligée de le garder... mais très franchement l'avortement c'est mieux si c'est pour les autres, quand même. Je suis pas contre en théorie, mais dans la pratique je suis pas du tout pour s'il s'agit de moi. Donc si le résultat est positif, ça va quand même changer pas mal de choses. D'ailleurs, pourquoi ça s'appelle un résultat positif quand finalement c'est plus un résultat négatif ? Et puis pourquoi on dit négatif alors qu'en fait c'est plutôt positif de pas être enceinte ! J'ai peut-être mal compris. Je vais relire la notice. Ou appeler le numéro de renseignements pour vérifier que j'ai bien tous compris ? Le téléphone est resté dans la chambre. Mais non, c'ets juste qu'ils se placent du côté de celles qui VEULENT un enfant. Si-si, yen a. Des plus vieilles. Et puis, même si... dans le fond on s'aime, on est bien ensemble... On est jeunes c'est sûr, mais on s'aime. On est fiancés. C'est pas si grave ; ya pas de raison de stresser. Si tu grattes encore cette porte je t'assome avec quand je sors, vu ??? Tout va bien aller quoi qu'il arrive. Tiens, combien de gars seraient là en cet instant précis ? La plupart sortiraient sans doute, iraient faire un tour, penseraient à autre chose, et rappliqueraient pour le résultat. Je devrais sortir et être avec lui. Oui je vais faire ça. Oui mais si le test tombe dans l'évier pendant ce temps, et que ça fausse le test ? Nan il est bien à plat, là (je connais ma notice par coeur, donc tout a bien été fait, aucun soucis, zeeeeeen !) donc allez, on sort. On se serre l'un dans les bras de l'autre et on attend. On se sent tous petits, tout d'un coup. On se noie dans son poitrail tandis qu'il enfouit son nez dans vos cheveux. Le temps passe plus vite. Ca fait déjà dix minutes. On va voir.

Le résultat est négatif. C'est une nouvelle positive !

A ce moment-là, confusément, vous vous dites que vous avez 18 ans, et que c'était peut-être un peu jeune pour ouvrir le bal de ces angoisses et préoccupations. Parce que, tout au fond de vous, vous sentez que ce n'était pas "le test de grossesse" mais "le premier test de grossesse". Il y en aura d'autres. Combien, ça, ça dépend de vous. Mais le doute a su s'emparer de vous une fois (peut-être un peu vite, peut-être un peu bêtement) et ça se reproduira (parfois à tort, parfois à raison) et vous en repasserez par là, quelque part c'est une certitude, votre vie sera aussi faite de ça dorénavant.

Ce que vous ne savez pas à ce moment-là, c'est qu'avec le temps vous stresserez moins. Vous deviendrez une pro du test. Du genre à passer avec les félicitations du jury. Petit-à-petit, vous n'êtes pas blasée, non le terme est un peu fort... mais vous gérez. Vous n'avez plus 18 ans, aussi (et ça c'est un avantage non négligeable). En trois ou quatre fois au cours de votre (finalement brève) vie sexuelle, vous avez pris le coup de main. Vous êtes une pro. Le bâtonnet ne tremble plus. Vous lisez un bouquin de pendant les dix fameuses minutes. Vous apprenez à vérifier l'heure, pas le résultat, entre deux paragraphes. Vous dépliez les jambes... hm, je vais en profiter pour me faire un petit soin du visage, j'ai pas souvent 10 minutes à rien faire dans la salle de bains. Ou alors je sors de là et je vais me mettre devant un truc plus sympa... oh non, je risque d'oublier de revenir ! Vous avez apprivoisé la bête, et par bête je ne veux pas juste dire le test, non je parle de la bête qui sommeille en vous et qui faisait de vous une gamine terrifiée. Vous vous regardez dans le miroir... c'est une femme que vous y voyiez. Vous comptez. Ca fait la quatrième fois. Mais ça fait aussi plus de cinq ans. Ce que vous avez mûri en cinq ans ! Vous ressortez de là, pépère (et pas mémère). Tout va bien. Vous le saviez. Depuis le temps. C'était juste pour vérifier. Vous ne vous êtes jamais vraiment inquiétée. Bon, si, la première minute peut-être, c'est normal. Mais vous n'avez pas eu besoin de lire le résultat.

Vous allumez la musique. Il fait un peu tiède, mais vous êtes en nuisette alors on va ptet pas ouvrir la fenêtre... oh puis merde, ya pas de vis-à-vis. Il fait bon. Une mèche de cheveux roule dans votre cou. Vous vous préparez un thé. C'est une bonne journée. Vous n'en aviez pas vraiment douté. Vous envoyez un petit message pour rassurer le mec (pas trop rassurant, pour qu'il angoisse bien une dernière fois avant de lire les mots qui comptent, merde à la fin, pas toujours les mêmes). Vous savez, celui qui ne trépignait pas derrière la porte ? Ca vous aurait bien porté sur les nerfs, ça. Mais bon, c'est peut-être la chance qu'ont les femmes : elles finissent par maîtriser, elles connaissent leur corps... et un homme ne comprendra sans doute jamais tout-à-fait ça. Petit pincement de coeur pour les prochains tests, et le mec qui attendra le résultat derrière la porte ou à côté du téléphone. Le pauvre. Les pauvres ? Finalement on s'en fout. On sait qu'il y en aura encore. On sourit à l'idée qu'un jour on craindra peut-être de ne pas être enceinte. Mais pour l'heure, on avale une gorgée de thé tiède, on glisse la mèche polissonne qui vous chatouille la nuque dans l'élastique de la queue de cheval, et on revient à la vie normale.

Ces jours-là je suis contente d'être une femme.

PS/message personnel : il y a des fois, on ne peut pas faire une note sans dire quelque chose que certaines personnes comprendront, et qui leur fera du mal, alors qu'on s'est donné de la peine pour éviter ça un peu plus tôt. A quoi me servirait ce blog si je ne parlais pas de ce dont il faut que j'épargne certains ?
La personne concernée peut m'appeler ce soir vers 21h, si elle veut.

22 mai 2006

Apparemment, il y a une différence

Par contre je ne la vois pas.

Je ne fais pas souvent des notes sur le fait de blogger, mais permettez que je partage une rapide petite question qui m'est venue en regardant la 2 ce soir.

Quand un chanteur se présente à la télévision ou dans un magazine pour faire la promotion de son dernier album, c'est toujours de bon ton d'ajouter : "j'ai voulu parler de choses personnelles, de sujets qui me touchent, dévoiler ma vraie personnalité, etc...". Et tout le monde y croit (ou fait semblant) et c'est considéré comme un plus que d'avoir cet objectif. Ca fait bien, quoi. La sincérité c'est bien vue par le public. Etre engagé, sincère, être soi-même. C'est le grand leitmotiv, et a contrario le pire truc qu'on puisse dire à ces mêmes chanteurs, c'est que leur album soit "commercial" et "impersonnel".

Alors pourquoi y a-t-il tant de monde pour critiquer, ou en tous cas s'interroger sur l'existence des blogs ? Si un chanteur est capable de payer un auteur pour lui écrire une chanson "personnelle" et "sincère" et que cela lui vaut les honneurs, pourquoi un bloggeur ne pourrait-il pas se faire ce cadeau gratuitement sur le net ? Quelle est la différence entre la chanson dite "personnelle" sur un album, et le post d'un bloggeur qui exprime ce qu'il a sur le coeur ?

Est-ce parce que les photos sur papier glacé qui accompagnent l'album donnent une soudaine crédibilité que n'a pas un support numérique ?

J'ai cet ami qui ne voit pas l'intérêt des blogs, et plus précisément ne comprend pas que des gens puissent ressentir le besoin d'écrire des choses personnelles au vu et au su de tout le monde et n'importe qui. C'est vrai qu'une immense majorité de blogs sont insipides au possible et que, bien qu'en écrivant un, j'en lis très peu pour les mêmes raisons. Mais personne ne critique un chanteur qui dédie une chanson à son enfant, sa femme ou son père, y décrit leurs relations, déclare sa flamme avec passion ou déplore sa solitude... alors pourquoi le faisons-nous lorsqu'il s'agit d'inconnus sur le net qui se dévoilent ?

Elisa Tovati est toute contente de parler de choses "personnelles" comme la masturbation ou son enfance de petite fille sans ami. Et personne n'a pensé ce soir à la télévision, à lui dire qu'on n'en avait rien à foutre. Pourquoi je trouve ce type de commentaires sur tant de blogs, alors ?

Ou bien la différence, c'est le nombre de personnes que ça intéresse...?

17 mai 2006

J'ai menti

J'ai menti : j'avais quelque chose à dire.

Il y a plusieurs types de gens à qui l'on ment : ceux dont on a envie de se débarrasser, et ceux dont on se soucie de ce qu'ils vont penser. Pour les premiers, on inventerait n'importe quoi pour avoir la Paix. On se fiche bien de ce qu'ils vont penser ensuite, l'essentiel c'est que le mensonge porte ses fruits sur le moment ; ce sont en général les gens dont on a strictement rien à foutre.

Et puis il y a les gens auxquels on dit ce qu'ils veulent entendre pour ne pas les contrarier, parce qu'on n'a pas envie d'être la cause d'un trouble qu'ils n'avaient pas prévu. Quand on ment à ces personnes-là, c'est qu'on se soucie d'eux.

Et le voilà mon soucis.

J'ai eu le coeur qui s'est serré dans un coin, ma gorge a manqué de naturel et j'ai senti que je n'avais plus de souffle tandis que lançais mes mots. Je suis pourtant une bonne menteuse la plupart du temps. Je luttais pour dire mon mensonge. Je ne voulais pas déranger. Je ne voulais pas dire ce que j'avais envie de dire. Ce n'étaient que des emmerdes si les vrais mots étaient sortis.

Je m'inquiète car je n'ai pas envie d'avoir envie de mentir pour protéger quelqu'un de moi, et je ne veux pas avoir à aller jusque là pour me protéger de quelqu'un. Dans l'idéal, je tiens les personnes suffisamment à distance pour ne plus me soucier de ce qu'ils pensent de moi. Dans l'idéal, je ne me laisse plus ébranler.

J'ai menti. Et ce qui m'ennuie ce n'est pas tant d'avoir menti : c'est pourquoi je l'ai fait.

J'ai laissé ces défenses tomber bien trop facilement. Et je n'ai aucune envie que ça dure. Il est hors de question d'être atteignable à nouveau, je refuse que ce soit le cas. J'aurais du dire ce que j'avais sur le coeur, trop tard, je le referme. J'en suis pas à un moment de ma vie où j'ai envie de laisser à quiconque le droit de faire partie de mes préoccupations à ce point.

Mentir, c'est mal. En tous cas c'est pas bon pour moi. Mais ne vous inquiétez pas, maintenant je ne mentirai plus qu'aux gens qui ne comptent pas. Les autres, je me contente de leur refermer la porte.

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