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ladytherapy

8 mars 2006

Fini

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6 mars 2006

Seule

Elle va mourir seule. A l'hôpital, on a demandé à ma mère si elle souhaitait ou non être appelée de nuit pour être prévenue, si jamais ça n'arrive pas pendant la journée. Sinon, on l'appellera au petite matin. "On la garde jusqu'à 8h", fait l'infirmière d'un ton qui se veut rassurant.

Je n'arrive pas à croire ça. Non seulement qu'elle en parle sans aucune retenue à trois pas à peine de la chambre (après, étonnez-vous qu'elle n'ait pas envie de se battre ! tout le monde parle déjà d'elle comme si elle était déjà morte !), mais surtout de ce que sous-entend cette proposition. Ma grand'mère va mourir, et elle va mourir seule. Et tout le monde trouve ça normal. Comme si, même, ce serait gênant. Ca prendrait trop de place.

Meurt dans ton coin, n'embête personne. Si on veut dormir, ne va pas vous faire réveiller ! Au petit déjeuner, on verra ça.

C'est donc un certitude, ma grand'mère va mourir seule. Sans douleur, mais seule. Oxymore.

Maintenant ils vous font des services très pratiques pour tout. On vous envoie un mail lorsque vos fleurs de la St Valentin sont arrivées (ne vous dérangez pas pour appeler l'élu de votre coeur, Interflora fait ça pour vous), on se fait envoyer un SMS par l'agence d'interim (c'est pas comme si chercher un emploi avait vraiment de l'importance !), et on vous appelle au petit déjeuner pour ne pas vous réveiller si votre mère meurt. C'est normal.

BORDEL DE MERDE : C'EST NORMAL.

6 mars 2006

Quinze jours à trois semaines...

...et ce sera la fin de l'univers "Grand'mère".

J'ai envie de vomir.

1 mars 2006

Ma grand'mère va mourir

Quand on est la petite-fille de quelqu'un, on grandit avec l'idée que ces personnes partiront avant nous. En ce qui me concerne, je ne me rappelle pas d'une époque où il n'aurait pas été clair pour moi que je perdrais mes grands-parents un jour. Le plus dur c'est de penser qu'à ce moment-là, mes parents perdront leurs propres parents. Et là ça me rapproche du moment où je serai orpheline. Mais c'est encore loin. Et même ça, c'est tout-à-fait concevable pour moi. Je ne prétends pas que je m'en sortirai sans un bleu, sans une larme, mais je me suis, en quelques sortes, faite à cette idée. Peut-être aussi que lorsqu'on a passé plusieurs années de sa vie à songer, penser, voire envisager la mort, on voit les choses autrement. On y passe tous un jour, je ne peux pas lutter contre cette réalité et d'ailleurs je n'essaye pas. Je ne suis pas de ceux qui espèrent vaguement que certains êtres chers seront éternels. Je ne suis pas comme mon père, qui refuse cette idée. Je ne suis pas vraiment surprise, quand ma mère commence à dire "il vaut mieux qu'elle commence à voir des gens avant que..."

Mais voilà, ma grand'mère va mourir. Elle est là, dans ce lit d'hôpital, elle regarde le plafond. Elle n'écoute plus les médecins. Je me demande si ça vaut la peine de les écouter dans le fond. Elle attend.

J'imagine ma mère, qui prend sa voiture tous les soirs. Comment elle serre le frein à main lentement, très lentement, avant de prendre son sac et sortir de la voiture. Le léger soupir qu'elle retient avant de pousser la porte de la chambre. La façon dont elle crispe bien fort ses mains sur la lanière de son sac... ses mains en peau de poulet qui disent qu'elle va par là, elle aussi, ses mains qui me font mal. Comment elle crispe la mâchoire comme elle fait lorsqu'elle est impuissante. Comment elle ferme les yeux devant son volant avant de tourner la clé de contact au retour. La façon dont elle garde le silence plus encore que d'habitude, ensuite.

La façon dont elle est seule. Dont elle est déjà seule.

Moi, je ne l'ai pas encore vue, ma grand'mère. Je ne l'ai pas vu depuis qu'on a "fêté" mon anniversaire. Déjà là, ça n'allait pas fort. Mais les vieux, ils ne vont jamais fort. J'avais bien remarqué que c'était pas la grande forme, mais je n'ai pas fait attention. Je ne me le reproche pas. Ma grand'mère et moi, ça n'est plus ce que c'était. Déjà avant de cohabiter ensemble ça n'était plus ce que c'était, alors après ces six mois passés l'une à supporter la différence de l'autre, on s'est encore plus éloignées sous ce toit. Elle ne comprend plus la personne que je suis. Et je ne comprends pas comment elle a pu changer autant.

Vous auriez du la connaître il y a quelques années. C'était vraiment une grand'mère géniale. Ce n'était pas tant le fait de m'emmener en vacances (quoique rien que m'éloigner de la maison, c'était déjà miraculeux), c'était d'écouter. Quand j'étais plus jeune, je pouvais lui parler de tout. Pendant le lycée, j'allais la voir le lundi midi. Elle cuisinait pour douze et je finissais quand même les plats. Et je lui parlais de tout ce qui ne se disait pas à la maison. Je lui parlais de mes amies. De mes rires. De mes passions, un peu. Elle écoutait. Et surtout, elle parlait. Inlassablement et pendant des heures, elle racontait tout ce qui était elle. Je l'ai écouté au moins pendant la moitié de ma vie, c'est sûr. Je connais ces histoires par coeur. Il faut bien. Un jour c'est moi qui les raconterai.

Vous auriez du la connaître. Bien-sûr vous ne pouviez pas. Plus personne ne pourra. Ne verra la colère dans ses yeux gris en repensant à ses indignations passées. Ne verra les joues de couperose se gonfler en racontant quelques bêtises qui n'étaient pas vraiment drôles, mais on s'en fiche.

La petite fille en moi ne la voit plus depuis longtemps. La grande ne la voyait pas très souvent depuis que j'avais déménagé. Mais maintenant...

Je me réveille le matin depuis deux semaines en me disant que c'est aujourd'hui. Que quelqu'un va m'appeler. Et s'ils ne le faisaient pas ? Tous les deux jours, c'est moi qui appelle. Ca ne s'arrange pas, mais on n'y est pas. Je ne me couche pas. Ou trop tôt. Ils vont appeler ce soir, c'est sûr. Ou tôt le matin ? En plein après-midi ? Et si j'éteignais le téléphone ? Au moment où j'écris, ça se trouve... qui sait ?

C'est comme cette chanson.

L'an dernier, j'avais rêvé de ma grand'mère. L'autre. Juste avant d'être réveillée par un de ces fameux coups de fil. C'est quelque chose à quoi j'essaye de ne pas penser, depuis un an, parce que, j'ai beau savoir que mes rêves m'envoient des messages, je n'aime pas me rappeler de la seule fois où ils ont eu raison. Après, pour ne pas croire aux rêves prémonitoires... Est-ce que je vais me prévenir à l'avance cette fois ? Est-ce que mon subconscient me le rendra supportable ? Au moins quelques minutes de plus ? Est-ce que je vais réussir à bien le gérer en plus du reste ?

Dans le fond, bien-sûr que je vais y survivre. Ce n'est pas comme si on me donnait le choix. Et ce n'est pas comme si je ne savais pas ce qui se passe. Dans un jour, une semaine ou un mois, ou un an, bien-sûr que je sais que ça arrivera. Mais c'est l'attente, vous comprenez ?

Voilà. Ma grand'mère va mourir.

22 février 2006

Et ça ne s'arrange pas avec le temps...

Je me demande si on peut vraiment choisir son mode de vie. On est vraisemblablement obligés de se calquer sur un même modèle de style de vie. Aller au travail, revenir du travail. Been there. Done that. Et puis finalement j'en ai de moins en moins envie. J'ai en tête l'idéal de ceux qui choisissaient de vivre seuls, il y a quelques siècles, et qui pouvaient le faire, tranquillement.

Aujourd'hui c'est simplement impossible si on veut manger. Lorsque les recherches d'emploi ne donnent rien, une journée de plus, je me prends à rêver que je vais me terrer dans une petite maison quelque part loin (pas besoin d'un palace, juste ce que j'ai ici, mais loin de tous), avec pour seul soucis d'aller faire mes courses tous les 30 du mois et de rester seule, au calme, le reste du temps (je cracherais pas sur une connexion internet, faut bien dire, mais bon, pas de gens).

Mais qui peut encore faire ce choix de vie ? Personne n'arrive plus à vivre réellement seul maintenant. On est obligés de voir du monde, on est obligés d'avoir tous le même genre de travail. On est tous obligés de choisir de faire comme tout le monde. Il n'y a plus de vie en solitaire. Les ermites n'ont qu'à ravaler leur besoin de solitude. D'ailleurs de nos jours, est-ce que qui que ce soit arrive à vivre selon ses besoins ? Ceux qui ont besoin de contacts se retrouvent désespérément seuls, ceux qui ont besoin de solitude ne peuvent l'obtenir. Pas étonnant qu'on reporte notre attention sur les possessions matérielles dans ces conditions, ça au moins, on sait comment se fournir.
Il y a des magasins de choses partout, mais pas de magasins de gens (on rapporterait ceux dont on ne veut plus, on ferait du troc pour voir de nouveaux visages, on s'offrirait un nouvel ami pour les grandes occasions...). C'est plus facile. On peut choisir ce qu'on a, pas ceux avec qui on est ou n'est pas.

Est-ce qu'il existe encore des gens qui vivent différemment de la "norme" dans un pays comme la France ? Bien-sûr dans d'autres cultures, j'imagine que ce n'est pas si difficile de ne pas aller travailler en ville tous les jours. Mais en France, tout le monde suit le même modèle, non ? Tout le monde est obligé de s'accomoder de cette façon de vivre.

Et à mesure que le temps passe, le besoin de solitude extrême s'intensifie... jusqu'au point où j'en suis à me demander si chercher un travail ne va pas finalement me réduire à faire une croix sur ma si chère solitude.

Dans le fond, le chômage me permet d'avoir une avance sur tous ceux qui voudraient être seuls mais doivent tous les jours aller au boulot. J'ai de la chance dans mon malheur.

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20 février 2006

asv ne suffit pas

Difficile exercice que chercher à se définir. D'autant plus étrange que j'ai une plutôt bonne idée de qui je suis, mais que je ne parviens pas à l'exprimer par les critères habituels.

Je ne me considère pas comme une femme. J'ai bien remarqué que j'en étais une (à la longue, certains détails ne trompent pas) et notez bien que je ne me prends pas pour un homme pour autant. Simplement dans la majeure partie du temps, j'ai l'impression d'être plutôt assexuée. Je n'estime pas avoir à ressembler aux portraits classiques de ce qu'est une nana de 23 ans (je note d'ailleurs que j'utilise de plus en plus souvent des termes assez péjoratifs lorsque je parle des filles : les nanas, les gonzesses, etc...). Certes, on a toutes notre façon d'être des gonzesses, et je sais bien qu'on n'est pas toutes obligées de se prendre de passion pour les chiffons ou de passer des heures à se faire les ongles. Il n'empêche que chez moi ça tient limite de l'aversion. La plupart du temps, je suis plus à l'aise pour déconner avec les mecs (les filles me lassent avec une rapidité foudroyantes), même si dans le fond, je n'ai guère plus en commun avec eux (bien que m'intéressant un peu à tout, j'ai une fascination très limitée pour les bagnoles, les ordinateurs, et même les filles peu vêtues. Comment ça je schématise ? Non, grâce au ciel, ils n'ont pas que ça à dire, mais leurs centres d'intéret ne sont tout de même pas vraiment les miens). Je crois que ça tient plus à la liberté de ton et d'humour, tandis qu'avec les filles, j'ai toujours l'impression qu'il faut bien se tenir, ne pas faire des blagues graveleuses ni oser certaines choses. Et puis j'ai souvent le sentiment qe les conversations ne volent jamais bien haut : c'est tellement plus facile d'avoir un débat d'idées avec un mec qu'une nana ! Certes, il y en a des tas avec qui on peut faire tout cela, mais à dose homéopathique. J'admets qu'il existe aussi des mecs avec qui il faut faire attention, mais c'est plus rare et ils admettent plus facilement les faux pas. D'ailleurs en général, les gens qui me tournent autour sur le net sont des mecs -sur un plan purement amical j'entends. Ca doit donc ne pas être unilattéral. D'un autre côté, il m'arrive aussi de me sentir féminine : mais c'est plus par périodes, quand soudain je me prends à me limer les ongles devant la télé (non sans me moquer de moi intérieurement) ou lorsque je suis surprise en flangrant-délit de babillage avec un ami au téléphone, à qui je me mets à parler des fringues de telle ou telle artiste dans une video... Cependant ça ne va guère plus loin que me balader en tenue sexy chez moi ou avoir une petite pensée pour la mèche de cheveux qui est actuellement en train de me chatouiller la nuque. Je ne vois pas comment on peut dire "je m'appelle lady, j'ai 24 ans et je suis une fille". Non, je ne suis pas ça.

Je ne me considère pas comme une hétéro. Pourtant ya pas photo : j'aime les hommes. Je ne suis sortie qu'avec des hommes. Je ne m'imagine pas avec autre chose qu'un homme (lorsque je m'imagine... et c'est chose rare). Certes je peux avoir les yeux qui remontent le long des jambes d'une jolie fille dans le métro. Faut dire ce qui est : une fille ça peut être joli à l'oeil. En y repensant récemment je me suis souvenue que c'est quelque chose que je me suis toujours dit, au moins depuis la primaire : une fille, c'est quand même drôlement joli. Mais c'est pour le plaisir de l'oeil. En approcher une finirait vite par me donner de l'urticaire, surtout si elle se met à parler (voir paragraphe précédent). Pourtant lorsque je pense à ma sexualité, je ne crois pas que j'aie envie de me définir comme hétéro. Eh, ne dit-on pas qu'il ne faut critiquer que ce qu'on connait ? Et puis blague à part, je me sens diminuée de penser que je suis hétéro. Je ne vois pas comment on peut dire "je m'appelle lady, j'ai 24 ans et je suis hétéro". Non, je ne suis pas ça.

Je ne me considère pas comme une française. A l'heure où pour la plupart des gens c'est encore plus important de se définir par ses origines, ça ne l'a jamais été pour moi. Combien de fois, entre le collège et la fin de mes études, n'ai-je pas entendu tout un tas de mes camarades s'enorgueillir d'être d'origine Y ou Z ? Pourtant j'ai un pédigrée intéressant, entre mes origines italiennes, allemandes, polonaises et françaises. Pourtant ça ne me touche pas. Je n'ai pas plus que ça envie d'en apprendre plus sur le pays où est né mon grand père ; ou plutôt, je n'ai pas envie d'en apprendre sur l'Italie plus que sur un autre pays, mais j'ai envie d'en apprendre sur toutes les cultures que je connais mal ou pas du tou. A la rigueur je pourrais me considérer comme européenne mais ce n'est même pas le problème. Je ne ressens pas ce besoin identitaire. Me proclamer de tel pays, telle "fédédation" ou continent, ça n'a simplement aucun sens. Combien de fois est-ce arrivé que sur le net on me demande mes origines ? Je ne vois pas du tout ce que ça vient faire avec moi. De par mon site, souvent, on me demande si je suis asiatique, simplement parce que je m'intéresse à une partie de la culture nippone. Il m'est aussi arrivé qu'on me demande lorsque je parlais anglais, si j'avais de la famille ou des origines américaines (ou australiennes aussi, une fois) : je ne vois simplement pas l'intérêt que représente une question pareille. C'est aussi incongru que de me demander de but en blanc quand était la dernière fois que j'ai mangé de la salade niçoise. La seule question implique qu'on soit le fruit d'une culture qui se limite au lieu de naissance d'un parent plus ou moins éloigné : je ne considère pas que ma culture, ma personnalité, ou quoi que ce soit, ait un rapport avec le fait qu'une partie de ma famille vienne de l'Est. Si, ok, je fête la St Nicolas (en dilettante en plus), mais ça s'arrête là. C'est plus une tradition ancrée dans l'histoire de ma famille que dans une quelconque perpétuation de nos origines. Mon père aussi la fête plus ou moins (en tous cas il mange le pain d'épices de bon appétit) et lui, il est français et italien. Je crois bien que nos origines n'ont jamais fait l'objet d'une fierté ou d'une honte à part du reste. Ca fait juste partie des bagages, mais pas de quelque chose qui fasse que nous ayions à nous sentir différents. Et moi qui ai au moins 4 nationalités différentes à mon actif, de quoi devrais-je tirer le plus de fierté ? Devrais-je discriminer l'une ou l'autre de mes origines ? Et pour quels motifs : historique, linguistique, gastronomique ? Tout cela manque vraiment de sens pour moi. Surtout dans un monde où on va vers un mélange (enfin, une partie de moi l'espère) des gènes et des origines. Souvent on ne peut pas faire la différence de visu ; ya bien des gens qui pensent que je suis espagnole ou portugaise alors que, ça, non, je crois pas avoir. Mais bon je peux me tromper (qui sait ? en remontant ?). Est-ce que ça veut vraiment dire quelque chose à l'heure de la modialisation, des échanges intercontinentaux et tout le bazar ? Je ne vois pas comment on peut dire "je m'appelle lady, j'ai 24 ans et je suis française/allemande/polonaise/italienne" (rayez la mention inutile). Non, je ne suis pas ça.

Je ne me considère pas comme une protestante. Je suis baptisée : la belle affaire. C'est pas comme si je l'avais choisi. Et par la suite je n'ai eu aucune éducation religieuse : voilà qui explique sans doute que je ne me ressente pas particulièrement comme le mouton d'un berger en particulier. Pourtant avec la même éducation, ma soeur, elle, croit en Dieu (se considère-t-elle comme protestante ou juste catholique ? Bonne question. Ca se trouve elle se considère juste comme croyante et point final). Ce non-sentiment d'appartenance et/ou de Foi n'a peut-être pas grand rapport avec la façon dont on nous a éduquées, dans le fond. A une époque ça m'a préoccupée, bien-sûr (voir une des premières notes de ce blog) mais aujourd'hui, lorsque je tente de dire qui je suis, en aucune façon la religion dont je suis baptisée n'entre en ligne de compte. C'est toujours quelque chose d'épineux à expliquer lorsqu'on a devant soi des gens qui ressentent le besoin d'exprimer voire revendiquer leur religion. Du temps de mon BTS, j'étais toujours dans cette position un peu étrange d'avoir le sentiment de moins valoir parce que je n'étais pas croyante. L'une de mes camarades de classe cherchait à me convertir, me parlait de religion à n'en plus finir et tentait désespérément de me faire venir dans son Eglise. Je ne comprends pas qu'on se caractérise par cet aspect-là des choses et que ce soit si central. Je conçois en revanche complètement qu'on croie en quelque chose ou quelqu'Un, mais sincèrement, je ne vois pas comment on peut dire "je m'appelle lady, j'ai 24 ans et je suis protestante". Non, je ne suis pas ça.

C'est pourtant pas si difficile de dire qui je suis. Je suis quelqu'un de rêveur, d'abîmé, d'imaginatif, d'insomniaque et de drôle (à mes heures). Je me mets facilement en colère mais ne l'exprime plus trop ; je parle facilement de n'importe quel sujet avec les gens qui me mettent à l'aise (de plein de sujets, sauf de moi... je deviens dure). Je peux me mettre de bonne humeur sur commande et déconner avec ma "communauté" même quand je ne vais pas bien. J'aime la musique et la littérature japonaises contemporaines, les séries télé américaines, je commence à découvrir quelques dorama, j'apprécie un film Bollywoodien (et espère en découvrir d'autres aussi bien), j'adore les comédies musicales d'Andrew Lloyd Webber et je suis une fan des cuisines japonaise et suédoise. J'aime écrire, lire, dessiner, apprendre des tas de trucs plus ou moins utiles, trainer sur internet, ressentir des foules de choses devant un écran, et en décrire au moins autant. J'aime certaines personnes, j'en déteste d'autres, et il y en a une quantité qui me sont totalement indifférentes. Je me préoccupe de certaines causes (même si j'avoue ne pas vraiment y faire grand'chose), je m'intéresse à une foule de sujets de société, je raffole des débats à la télé (pas trop les débats politiques mais beaucoup ceux sur la société en général, ses divers aspects, ses évolutions pendant les 50 dernières années), je regarde certains magazines de la 5 et Questions au Gouvernement. J'aime bien les catalogues de meubles et de décoration, je feuillette même les brochures des magasins de bricolage que je reçois, j'adore me promener entre les rayons de Bricorama et rêver au carrelage de ma salle de bains même si je sais que je n'en changerai pas. Je câline mes chatons, j'aime mon ours en peluche anonyme même si maintenant il est sur une étagère hors de portée des félins sus-cités, je lis parfois des bouquins prise de tête sur la politique ou le monde médiatique, je raffole des nouvelles de Banana Yoshimoto que je relis avec toujours le même plaisir. Je rêve d'un bon poulet au citron, d'un tiramisu, de sushi et de fromage fondu (pas nécessairement pendant le même repas). J'ai envie de me faire un petit verre de whisky fraise et me mettre devant un bon film (peut-être revoir La couleur pourpre que j'ai découvert cette nuit ?).

Je suis tout cela, et plus encore. Je sais qui je suis. Je n'arrive juste pas à le décrire. Et surtout pas en quelques mots.

17 février 2006

FIREWALL II - Mise à jour

Il semblerait que je me sois endurcie au point de maintenir la distance même quand les gens tentent d'être gentils avec moi. Et à vrai dire je ne suis plus très sûre de supporter que les gens manifestent de bonnes intentions à mon égard.

Ai-je commencé à considérer (pour maintenir la métaphore) que les "autres" sont des virus ? Ou seulement un certain genre ? Est-ce que c'est juste parce que je souffre plus que je ne me l'avoue ? Est-ce que ce peut être une séquelle de la séparation de l'an dernier ? Ai-je peur de quelque chose ? Tout cela à la fois, sans doute, et plus encore. Mais je refuse avec véhémence toute tentative d'approche de quelque nature qu'elle soit.

Les gens gentils, merci mais non merci. Les autres non plus. Cessez juste de chercher à faire partie de ma vie. Contentez vous de flotter vaguement et de déconner de temps à autres. Soyez jetables sans être jetés. Juste pour être sûre que personne ne va s'accrocher...

Il y a quelque chose que je sais et dont je ne peux pas parler par tact. N'est-ce pas ironique ? Le moyen même qui me permet de mettre une barrière, m'y contraint aussi parfois lorsque je voudrais m'exprimer. Il y a quelque chose que je sais et que je ne comprends pas. Les choses sont différentes depuis que je le sais. Et elles n'ont pas changé, non plus. Il y a quelque chose que je sais mais dont j'ignore comment le gérer.

Le mur n'est pas encore assez haut. Je ne veux pas me rendre exécrable, au contraire je veux des camarades de déconne et de partage d'avis sur des choses aussi futiles et nécessaires que la télé ou la musique ; juste que les gens ne m'approchent pas de si près. Je ne sais pas comment faire respecter cette distance de sécurité aux autres sans qu'ils pensent que c'est contre eux.

Aujourd'hui j'ai pleuré et je n'ai pas aimé. C'était la première fois que mes larmes ne me semblaient pas me soulager mais me peser plus encore. Au vu des jours qui s'annoncent, ce ne sera peut-être pas la dernière.

Est-ce que j'allume mon téléphone ? J'ai peur des mauvaises nouvelles. J'ai peur de ce que le monde peut me faire. Je suis à l'abri sous mon répondeur.

Une note décousue.

10 février 2006

Firewall

A quel point peut-on garder le contrôle sur la façon dont on veut gérer sa vie sentimentale/sociale ? C'est ce que j'ai tendance à me demander ces derniers temps.

Ca semble difficile de faire comprendre aux autres mes besoins en la matière. J'ai depuis quelques moins l'impression que la plupart des contacts que j'entretiens sont trop invasifs dans ma vie. Des coups de fil, des rendez-vous ? Je n'en demande pas tant et souvent me lasse en route. Je n'en ai simplement pas envie. Depuis que je vis à nouveau seule, je ressens ce besoin de rester seule, justement. Ou plutôt, j'ai toujours envie de contacts, je ne veux pas non plus devenir ermite ; je veux simplement ne voir des gens que lorsque j'en ai envie. Pas qu'ils s'imposent à moi. Il y a des fois où on a envie d'être seule, de prendre du temps pour soi et de se faire plaisir avec un bon film ou un bon bouquin ; pour moi, ça dure depuis plusieurs mois. Et avoir envie de voir du monde tient plutôt de l'exception que de la règle. Pourquoi ? Simplement parce qu'en ce moment ça ne m'intéresse pas.

S'envoyer des mails (lorsque j'ai internet), ça me convient, en revanche. Parce qu'il n'y a rien d'intrusif dans un mail. Un mail ne vous accapare pas pendant un quart d'heure. Un mail ne vous empêche pas d'aller lire un site qui vous plaît, ou ranger l'appartement, ni encore sortir se ballader à la découverte de votre nouvelle ville. Un mail n'exige pas de réponse immédiate si l'inspiration vous manque. Un mail ne vous court-circuite pas le reste de votre vie. Avec l'alternative possible d'envoyer un mail quand on en a envie si on se sent d'humeur causante, à tout moment, sans engager quoi que ce soit. Ecrire m'a toujours été plus facile de toutes façons, c'est vraiment idéal. Un coup de téléphone, c'est au bout de 10 à 15 minutes l'impression d'être opressée, prisonnière, de devoir afficher une façade pour n'être pas déplaisante, et de supporter la personne qui s'est introduite de force dans votre soirée, qui attend d'échanger alors que vous n'en avez pas envie. La plupart des gens, sur Internet, ont le bon goût d'avoir compris qu'ils ne sont pas le centre de vos préoccupations, ni l'inverse. Quel bonheur ! Se balader sur un forum, participer si le coeur m'en dit, et repartir sans attendre de réponse... le prochain qui passera et le voudra, postera... ou pas. Et je reviendrai lorsque cela me semblera convenient. Merveilleux ! Liberté totale !

Simplement, parfois, certaines personnes ne comprennent pas que ce n'est pas contre eux, mais bien pour moi. Que j'ai besoin d'espace, de solitude, et que telle que je me connais, je sais que ce n'est qu'une phase, mais que j'en ai besoin. Il y aura toujours quelqu'un pour le prendre personnellement, croire que je chercher à l'éviter... Mais non ! Je chercher à me retrouver ! Rien à voir !

Après environ deux ans de cohabitation plus ou moins (plutôt moins) heureuse, je suis contente de réapprendre à faire ces choses qui comptaient tant pour moi, et qui font que je me vis mieux. Lorsque j'habitais sur Paris, combien de fois ne me suis-je pas offert une glace, un dîner ou simplement un bouteille de soda, pour ensuite, selon l'humeur (et l'heure) flâner au Luxembourg sur une chaise qui glace les fesses, un livre sous le bras qu'on ne lira qu'à peine, ou au contraire aller se mettre devant un épisode qu'on aime ou qu'on voulait découvrir depuis longtemps. Prendre du temps pour soi ! La semaine passée, j'ai déballé des cartons qui encombraient le passage (je manque de meubles), et casé des babioles dans les coins. Soulever des cartons, redécouvrir mes trésors ou des calepins que je croyais perdus... j'ai passé une matinée formidable à prendre soin de mon chez moi. Depuis, j'ai gagné 2 m² au sol, j'ai dégagé le devant du placard, et je me sens mieux. Je me fais un thé, je fais rouler la petite table sur ses roues bancales, et je savoure le fait de me sentir un peu plus chez moi que la semaine d'avant, et ainsi de suite ! Des moments d'une simplicité enchanteresse dont je ressens le besoin, et qui me font un bien fout. Je le veux maintenant, je veux ma solitude ; je veux ranger ma maison comme si j'époussetais un peu de mon coeur, remettre au jour des objets que je n'utilisais plus depuis un an et qui attendaient que je m'installe, enfin, là où je n'aurais plus peur d'être délogée. Je relis ces vieux cahiers griffonnés qui me tiennent tant à coeur et qui, à travers ce que j'imaginais ou décrivais, me parlent de moi... J'ai besoin de me remettre à jour après une multitude d'erreur système.

Internet sert ma cause : je filtre. Les gens ne sont plus vexés de tomber sur un téléphone éteint et d'entendre mon répondeur pour la énième fois. Internet me sert de firewall social : j'évite les bugs qui m'ont abimée ces derniers temps. Je ne dis pas que je vais laisser la protection au maximum éternellement, simplement pour le moment, c'est no pasaran. Je le ressens comme ça. Personne ne devrait me forcer à faire autrement. Et je crains de finir par considérer comme virus toute personne qui me forcerait la main (quelque chose qui a toujours suscité des réactions allergiques chez moi, mais est exacerbé en cette période de besoin d'indépendance).

Voilà, c'est dit. Je veux juste qu'on me laisse tranquille et pouvoir me recentrer sur ce qui compte : moi. Les autres, on verra après, une fois le reformatage passé, lorsque l'outil sera pleinement opérationnel et pourra à nouveau gérer toutes les petites contrariétés qui viennent immanquablement avec l'installation de nouveaux logiciels.

Et, non, j'irai pas dîner chez toi lundi soir. Merde à la fin.

18 janvier 2006

la lady est en vie

...mais étonnée qu'on se le demande. Et qu'on y réponde !

J'ai par ailleurs recopié une note rédigée la semaine passée... vivement le retour à la vie virtuelle !

11 janvier 2006

Peau de bête

Il y a quelques semaines encore, je me demandais comment je ressortirais de cette période de ma vie. Non pas un questionnement sur le moyen (je sais bien, allez, depuis le temps, comment ; je n'y arrive juste pas) mais plutôt sur l'état. Je me demandais dans quel état je serai une fois cette période derrière moi, aussi bien mentalement (quelles séquelles) que même physiquement. Pendant longtemps j'ai craint d'être mortifiée et pleine de cicatrices, de causer quelques dommages, bien contre mon gré notez bien. Et puis... sans raison, d'ailleurs, du moins sans raison apparente... je me dis que peut-être que les choses reprendront leur place. Avec le temps. Quand des solutions auront enfin atténué la catastrophe. Forcément, les blessés couverts de sang ont l'air à l'article de la mort. Mais une fois les premiers soins apportés, et le plus gros nettoyé et pansé, on peut respirer et attester que rien d'irréparable n'est arrivé. Pas trop.

Depuis quelques jours, j'ai le vague sentiment de comprendre ce que ressent un serpent. Je me suis écorché la peau contre les aspérités du terrain, je me suis trainée sur plusieurs mètres, j'avais l'air lamentable et d'ailleurs je me lamentais, la douleur était sans nom... et puis, j'ai beau ne pas être arrivée au bout, je crois bien que j'opérais juste une mue. Je ne l'ai pas voulue, je n'ai rien contrôlé ou presque, et puis finalement je commence à me retrouver sur les quelques centimètres dénudés et brillants : ma nouvelle peau ressemble à l'ancienne, mais elle est plus solide, et à ma nouvelle taille. La majorité de mon corps n'est pas encore sortie du tunnel gluant, j'ai l'air encore piteuse mais je commence à reconnaître la forme.

C'est moi !

Je me redécouvre dans le miroir. Mais où étais-je passée ? Ca fait un bail. Je me ressemble à nouveau. Je devine comment et pourquoi les changements se sont opérés. Mais je me ressemble à nouveau et tout finira par aller bien. Pas tout de suite bien-sûr, ça ne se fait pas comme ça et la volonté seule ne suffit pas à résoudre les problèmes, mais quelque part ces derniers jours, quelque chose (et je ne saurais mettre le doigt dessus exactement) m'a ramené à ce que je croyais désormais hors d'atteinte : l'espoir.

J'avais l'impression d'avoir perdu des années, un paquet d'illusions et tout mon stock d'espoir. Mais, dans le fond, j'avais juste besoin de temps pour me remettre sur pied.

On dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. J'ai cru qu'en moi quelque chose était mort. C'est dire si je vais être forte une fois cette vieille peau laissée dans le fossé. J'ai plus qu'à continuer le long de ce sentier abimé, ça ne doit plus être bien loin maintenant que j'ai commencé...

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