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ladytherapy

22 octobre 2004

Le jour et la nuit

J'ai déjà parlé du contraste entre mes journées, réelles (bien souvent trop), et les nuits que je passe à m'imaginer une autre vie, celle-là aussi éloignée que possible de la réalité.

Une fois de plus mes propres rêves me blessent. Il me faut vous dire que je ne contrôle pas ces "jeux", comme je les appelle. Le scénario en est aléatoire, les intervenants, les tours et détours, tout est hors de prise. Grosso-modo, et même le fonctionnement de tout cela est assez difficile à expliquer, je ne décide que de la première image. Le lieu. Tout le reste ne dépend plus de moi. C'est en fait un moment, parce qu'il est entre rêve et réalité, où mon subconscient s'exprime. Et où j'ai la possibilité d'extérioriser des rêves, des pensées et des sentiments que je n'oserais pas m'avouer en temps normal.

Bref, me voilà hier soir embringuée dans une histoire abracadabrantesque, jugez plutôt : Lord T se faisait violer par un bande de salopards et moi je l'aidais à passer ce cap difficile.

Ok, je sais : des fois ça va pas bien chez moi. Sur le coup, je me suis dit "c'est du grand n'importe quoi". Mais en me penchant sur la question, j'ai découvert quelques petites choses. D'abord, Lord T rabaissait un peu son vilain caquet, d'où il ne sort ces derniers temps que des abominations. Eh oui c'est pas joli à dire mais voilà qui, au moins fictivement, lui a appris l'humilité. Et tout cela (ya du génie dans ce subconscient l'air de rien), sans que j'en suis fautive. Eh ouais. Au contraire, finalement, ça me donnait le beau rôle : celui de la demoiselle au coeur noble qui, parce que Lord T avait besoin d'un maximum d'Amour et d'attention, lui pardonnait afin de l'aider à passer ce cap. Et pas du tout en espérant rentrer dans ses bonnes grâces. Non, juste pour avoir bonne conscience.

De fait, ce matin, rude awakening au programme. Parce que Lord T n'est pas au courant qu'il a appris l'humilité ou qu'il a découvert les beautés de mon coeur (toutes relatives en l'occurence). J'en crève depuis ce matin : jamais il ne changera, jamais il ne me donnera l'occasion d'avoir raison d'être aimante et attentionnée, jamais il ne medonnera raison de déployer des trésors de patience et d'amour envers lui. Ce type ne me hait même plus : je lui suis totalement indifférente. Quoi que je ressente, quoi que je fasse, quoi que je dise, c'est pareil.

Je crois que ce "jeu" était un début de prise de conscience (ils me servent souvent à cela), afin de comprendre qu'il est temps de remballer toutes ces choses positives que je tenais tant à entretenir : il est temps d'être une salope, une vraie, de moi aussi mettre de la mauvaise volonté dans l'ambiance à la maison, de faire mon possible pour le haïr et enfin l'évacuer de ma vie comme un déchet biologique. Il est temps que je mette en oeuvre ce que la plus grande partie de ma vie m'a appris : la haine. Pourquoi m'embêter à l'aime contre vents et marées ? Il n'y a que lui qui y gagne dans l'affaire. Et de toutes façons je suis perdante. Alors tant qu'à faire, autant l'emmener en Enfer avec moi.

Et dans l'ensemble, je suis tellement dégoûtée de Lord T et de moi-même (cette petite conne qui cherche à être quelqu'un de bon et se fait manger la laine sur le dos), que j'ai décidé d'ignorer royalement la Terre entière dans les jours à venir, moi y compris ça va de soi. Là, c'est bien fait, le monde n'avait qu'à pas être aussi pourri, j'aurais peut-être fait un effort.

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21 octobre 2004

Il a quelqu'un, forcément

Le doute s'était déjà emparé de moi mais n'est désormais plus permis. Lui qui ne prend pas de douche le soir même si ça vie devait en dépendre, le voilà qui au retour d'un après-midi sans cours mais très occupé, file tout droit à la salle de bains. Cette fois, c'est sûr, il a quelqu'un.

21 octobre 2004

Voyez comme je vais bien

La douleur est toujours la même. Pourquoi je n'arrive pas à faire mûrir cette peine et la transformer en souvenir malheureux ? Et ainsi enfin avancer.

J'en suis à un stade de ma vie où il faut absolument que je me bouge, que j'avance, et au lieu de cela mes douleurs me pétrifient. Mes parents, Lord T, l'échec de cette année passée... tout me cloue au sol. Je suis tétanisée à l'idée de devoir affronter ces choses plus longtemps encore.

Ce n'est pas que j'aie tout raté, mais rien en va quand même dans ma vie, et si vous m'autorisez, je vais faire un bref bilan pour le prouver.

1) Je n'ai plus d'amis depuis longtemps. A quand remonte mon dernier ami sincère ? Parce que dénicher des copines, des filles avec qui déconner mais à qui on ne peut rien dire de sérieux, c'est facile. J'en ai eu plein. Mais un vrai ami ? Un qui sache tout sur moi et auquel je n'aie pas peur de m'ouvrir ? Le dernier c'était Lord T, probablement. Depuis lui... Pendant lui... Et même un peu avant lui, personne. Ma vraie meilleure amie, la seule sans doute, je l'ai perdue il y a bien longtemps maintenant. Bref calcul mental : il y a 7 ans. C'est comme si elle était morte et avait emmené la signification du mot Amitié avec elle. Plus jamais je n'aurai confiance en quelqu'un à ce point. C'est sûr, il y a les "amis". Ceux à qui je parle, mais à qui en même temps je n'ai pas envie de... de quoi exactement ? Je voudrais qu'ils m'aiment et je les sens distants (et bien souvent ils le sont géographiquement). Alors je n'en dis que la moitié, avec un pincement au coeur, mais quoi : qu'il s'agisse du Tibou ou du Poussin Jaune, c'est pareil, ils ont quelque chose de lointain, de trop froid. Et puis simplement je ne sais plus faire ça.

2) Est-il vraiment besoin de dire que j'ai perdu, sans doute définitivemetn malgré tous mes espoirs et tous mes efforts, l'homme que j'aime, l'homme qui fait partie de ma vie depuis 5 ans, l'homme avec qui je voulais vivre encore une vingtaine de fois ça. Je voulais... je voulais tout sauf ce que je vis. J'ai tout risqué pour lui. Et puis, voilà. Rappelez-moi de ne plus aimer. Je m'oublie quand j'aime. Je suis conne quand j'aime.

3) Mes parents... mes parents sont une catastrophe. Mes parents ne lèveraient pas le petit doigt pour moi même si le monde devait s'effondrer, à moins que je ne m'aplatisse en excuses, ce dont il est hors de question : les parents sont bien à mon sens les dernières personnes auprès desquelles il faudrait s'excuser d'être ce qu'on est. Et puis, quand j'avais déjà quelques problèmes d'argent, ils ont fait semblant de rien, avec un petit air "ça lui apprendra la leçon", ils n'ont pas bougé, attendu que je m'enfonce, mes parents sont dégoûtants et je suis polie. Mes parents sont des enflures.

4) Je n'ai pas de travail. Je désespère d'en trouver un. Plus je suis au chômage... plus je chôme. Cercle vicieux. Et pas de travail, pas d'argent. Et donc pas de vie, rien. Sans argent je ne peux rien faire. Je suis victime, quoi que j'en dise. Je suis obligée de me laisser trimbaler, de me laisser virer, de me laisser faire. Eh oui navrée de vous décevoir, on ne peut pas vivre sans argent.

5) Je n'ai plus d'endroit où vivre d'ici décembre. La vache. La prophétie de mon père va donc s'accomplir ? Je serai une nulle, une ratée ? Une paumée ? Si encore j'étais potable, mais non, je ne pourrai même pas faire le tapin pour gagner ma vie misérable. Ca servira à rien d'avoir ou non un don, la question se règlera d'elle-même.

6) Je suis en dépression. Ok, ça fait un an que je me dis que "je n'y suis pas, enfin si mais j'y étais j'y suis pu", mais clairement, j'ai replongé. Et bas comme je suis, pour me remonter, il faudra une grue. J'en chiale à longueur de temps (voilà pourquoi, monsieur Tibou, je ne peux pas aller papoter) et le reste du temps je pionce. Brillant hein ? Voilà qui fait de moi la plus digne des femmes. Et moi qui aspirait au respect, faudrait voir à le mériter déjà. Je suis une vraie loque. J'ai arrêté de me nourrir voilà 3 jours, ne me demandez pas pourquoi je n'en sais rien, moi qui me baffre d'ordinaire, je n'ai rien avalé que du jus d'orange. Ce qui en soi est déjà pas mal, d'un certain point de vue. Je n'ai plus de valises sous les yeux : à ce stade ce sont des conteners. Je pleure sans arrêt. Je me déteste malgré mes efforts désespérés pour me voir des qualités. Le moindre pas hors de chez moi me coûte plus que si je devais vendre mon âme. Eh oui, chuis en dépression. Mais cette fois, pas question de pouvoir cuver ma détresse tranquillement, parce que cette fois, c'est la rue qui m'attend. Je ne peux pas approfondir, étudier la question : je dois faire comme si j'allais bien parce que j'ai tellement de choses à régler... Et ça me décourage encore plus. Et n'avoir personne sur qui me reposer, vous voyez, c'est trop dur. Ni ami, ni parents. Surtout des parents. Des gens qui n'en seraient pas à négocier mon retour : ils m'accueilleraient, sans condition. Parce qu'à la base je n'aurais pas eu de raison de les fuir.

La vache. Je me prépare encore une nuit blanche on dirait. Allez, j'vais pleurer sur mon "lit", ça me fera changer de décor.

C'est assez pessimiste pour toi, Slide-irma ?

...Et pour clore, la chanson qui tournait pendant la rédaction de ce post : Aerosmith - What it takes

19 octobre 2004

Liste des choses bien que je ferai dans un avenir improbable

Depuis mes plus tendres années, je prends des engagements avec moi-même pour améliorer le monde, ou m'améliorer à travers mes efforts pour lui, au moins. En voici un bref récapitulatif, pour que quand les choses iront enfin mieux pour moi, vous me rappeliez à quel point je voulais être gentille quand je n'avais pas encore les moyens de m'acheter une bonne conscience :

- faire des dons à des foyers pour accueillir les enfants maltraités

- essayer d’adopter un enfant orphelin ou de servir de foyer-relais

- prendre des cours de psychologie pour faire du bénévolat de temps à autres, ou même travailler avec des enfants en crise familiale

C'est vrai, tant qu'on est en crise on trouve le monde ignoble, mais dans le fond, quand ça s'est arrangé, qu'est-ce qu'on fait ? N'hésitez pas à me ressortir ce post si les choses s'arrangent pour moi. Ce serait quand même un moindre mal.

19 octobre 2004

Le problème avec le sexe

Mon post précédent m'a un peu fait réfléchir. Je me dois d'éclairer un point : ce n'est pas vraiment que je n'aime pas le sexe. Ca veut dire "ni oui, ni non", en fait.

Je ne dis pas, c'est plaisant. Je ne suis pas non plus frigide. Mais les hommes sont vraiment nuls pour ça, voyez-vous. C'est vrai, leur besoin déborde à un tel point qu'ils n'ont plus de désir. Et donc, n'accordent pas la moindre attention aux vôtres.

Et en l'occurence, mon désir numéro un, c'est de ressentir autant de choses que j'en sens. Clairement, ma zone la plus érogène est le coeur. Et d'ailleurs, cela a ses inconvénients : avec les bons mots au bon moment, mes défenses tombent immédiatement. Mais rares sont les hommes qui pensent à dire quoi que ce soit de gentil en ces circonstances. Les seuls mots qu'on entend sont laids.

Soudain l'homme se sent commentateur sportif, et raconte l'action comme si vous n'y étiez pas. Les mots qu'il choisit sont laids, sordides, crus, ce qui lui semble du plus haut érotique. Il combine dans sa tête un tas de positions compliquées que très vite je n'ai aucune envie d'adopter tant j'ai l'impression de lutter pour une médaille aux JO. Irrémédiablement, au bout de quelques accrobaties, je le regarde et il me semble soudain bien seul. Les mecs ne savent pas s'y prendre, ils vivent leur plaisir en égoïstes. Et Lord T plus qu'aucun autre, je me dois de le confesser.

Bref, en soi, ce n'est pas le sexe le problème, ce sont les mecs.

Mais alors, me direz-vous, pourquoi pas les femmes ? Eh bien ça me pose un gros problème : j'aime les queues. Désolée mais c'est comme ça. Et tripoter une poitrine, si ça me captivait tant que ça, je pourrais le faire moi-même. Or c'est loin d'être le genre de la maison.

Et vous savez, le pire, c'est que ça ne me manque pas. Ce qui me manque en période de célibat, c'est le soutien, l'affection, les sourires, les bonnes intentions. J'ai passé 2 ans d'affilée en célibat, et jamais ça ne m'a manqué de ne pas avoir de relations de ce type. Pas une seule fois. Je me suis même fait peur. Mais non : ce n'est tout simplement pas ma priorité.

En fait, je crois que le problème, avec le sexe, c'est que j'ai d'autres impératifs sur ma to do list. Mener une vie sentimentale, affective et professionnelle équilibrée, ça, c'est vital. D'un certain côté, le sexe est un luxe, qu'on ne peut se permettre quand on n'est pas heureuse dans les autres aspects de sa vie.

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19 octobre 2004

Les soirs où le monde est moche

Peut-être que ça n'arrive qu'aux petites rêveuses comme moi. Ces gamines prépubères qui rêvent encore à l'Amour comme à un sentiment et non un acte.

Il est de ces soirs, de ces nuits peut-être plutôt, où les images que m'envoie le monde sont profondément laides. Pire. Moches. Ce ne sont pas les images en elles-mêmes qui me blessent, ce sont les idées qu'elles véhiculent.

Pourtant ce soir ne semblait pas être un tel soir. J'ai juste voulu me faire plaisir en regardant un bon pilote. Le premier épisode d'une série est ce que je préfère au monde : c'est une nouvelle intimité qui arrive dans la vôtre, et il y a appropriation mutuelle. Quand ça marche. Mais quand ça ne prend pas, c'est laid, c'est moche, même.

Me voilà donc devant ce qu'on m'avait promis comme étant une des séries du moment, téméraire, ambitieuse. The L Word. Et moi qui d'ordinaire ne me choque pas facilement devant la télé (je ne dis pas, je m'émeus, mais je suis difficiliment choquable, surtout par une fiction), me voilà sens dessus dessous. C'est moche le monde. C'est moche quand tout ce qui semble compter, c'est la haine ou le sexe. Voilà quand le monde me dégoûte. Des bouts de seins, des types en train de se branler ou se faire branler, des léchouillages abrupts, que de la laideur.

Ok, ça vous est déjà arrivé ? Allumer un écran et n'y voir que cette laideur ? Et se dire qu'en plus que tout cela manque dramatiquement d'esthétisme, en plus, les comportements et états d'esprits que ça traduit tendent à laisser penser que le monde est super moche. Cycliquement, les écrans que j'aime tant, et qui de surcroît en période de dépression, sont mes seuls liens avec le "dehors", me déçoivent mortellement. Je me rappelle de ce soir où je me suis infligée la fin d'un film de guerre où un jeune soldat assistait au viol d'une jeune vietnamienne qui finissait exécutée sur une voie ferrée, tout ça pour zapper sur un documentaire ultra-trash où des femmes se faisaient poignarder leur aine nue sur une scène tout en gardant leur visage voilé, et dans la lancée, un quelconque téléfilm aux scènes non pas sulfureuses mais particulièrement malsaines. Bref, en une heure de télévision à peine, le monde m'avait offert tout ce qu'il avait de plus laid. Je revis ça, de temps à autres.

Et juste après je me prends le coeur entre les mains comme si je voulais le réchauffer, le ranimer, j'ai mal de ce que j'ai vu, je me dis que quelqu'un comme moi n'a aucune chance dans ce monde répugnant. C'est vrai, après tout : quelqu'un qui croît aussi fermement en l'amélioration personnelle, dans le fait de travailler sur soi, de toujours tenter son possible pour être la personne la plus droite, la plus juste possible, comment quelqu'un comme moi peut survivre dans ce bain de sang et de sperme ? Sérieusement ?!

Ne vous méprenez pas. Je ne me considère pas comme parfaite. Loin de là. Si je m'aimais à ce point je n'aurais sans doute pas de blog. Peut-être même pas d'Internet ! Je brillerais si fort par moi-même que le contact d'inconnus me serait complètement égal. La violence fait partie de moi, presque autant que le sexe. Mais là, là franchement, là ça dépasse tout ce que mes yeux ont pu voir.

C'est facile de se dire que les médias transforment notre regard. C'est bien entendu un peu vrai : ils nous montrent soit le plus lisse, soit le plus laid. Mais ce qu'ils montrent... a forcément une part de réalité. Et cette seule part est en elle-même dégoûtante. Mais, voilà, c'est la vie, affrontons-la ! Au moins un peu. Je me gave d'images depuis des années, fussent-elles aussi laides que celles de ce soir, ou d'un de ces autres soirs où le monde est moche. J'ai besoin de mon injection de vie sous-cutanée, et se jeter une image bien cadrée, ça fait un shoot d'enfer. Mais parfois, je fais vraiment un bad trip. Et vous savez quoi ? Quelque part j'en redemande, parce que je n'ai pas balancé ma TV (et ceux qui me connaissent savent que d'ici à ce que ça arrive...!!!)

Bref moi je ne suis pas exactement meilleure. Mais au moins j'ai le mérite d'essayer, c'est peut-être ça la différence. Et c'est peut-être ce qui me choque, dans le fond : l'atmosphère de complaisance de toutes ces images. Ces gens qui font des choses laides et absurdes, et qui en sont ravis. Qui se font mal, qui font mal, qui baisent dans tous les coins et dans tous les sens. Et qui continuent de la sorte. Sans jamais rien remettre en question. Sans se demander s'il n'y a pas de meilleure vie à mener que celle-là. Voilà ce qui heurte mes convictions les plus intimes. Ca, et la négation de tout ce qu'il y a d'humain en ce monde.

19 octobre 2004

Moi, je choisis

De quoi au juste suis-je la plus fière au monde ?

De ne pas me considérer comme une victime. De choisir. Et surtout, de choisir qui je suis.

Dans cette sale affaire avec Lord T, je suis on ne peut plus fière de pouvoir regarder en moi-même sans honte, sans rougir, sans détourner les yeux, de me fxer droit dans l'âme et de dire "je ne déteste pas la personne que je suis". Au contraire : j'aurais tendance à m'impressionner. Je développe dans cette épreuve, comme dans celles qui l'ont précédée, des qualités humaines dont je ne peux que me vanter auprès de mon ours en peluche.

Je suis d'une patience incroyable. D'une ténacité incroyable. D'une combativité incroyable. D'une foi, enfin, inaltérable. J'ai profondément foi en ce que je peux accomplir (je ne peux malheureusement pas avoir la même foi dans le comportement des autres ni dans le cours de la vie), ce que je peux choisir.

Présentement, je choisis. De ne pas perdre la partie. De ne pas baisser les bras (ou pas trop longtemps car soyons honnête : dans l'état de dépression dans lequel je suis, il y a forcément des phases d'abandon). De ne pas mal me comporter. Je choisis de ne pas faire de concession sur l'important au nom du vital.

Je choisis et c'est ma plus grande fierté. Certes, il y a quelques années, je n'aurais pas trouvé cela éminemment glorieux, mais voilà : je ne savais pas à l'époque le nombre de gens qui se laissent vivre sans jamais rien choisir pour ensuite avoir des regrets et se détester. Je n'avais à vrai dire même pas réalisé que mon père était de ceux-là. Que le second homme le plus important de ma vie, Lord T, en était aussi. Qu'à vrai dire une écrasante majorité des jeunes de mon âge vivaient dans ce marasme émotionnel. Et aujourd'hui je me regarde intérieurement avec fierté et je me dis : "même au pire de mes jours, je n'ai pas succombé à la tentation - ô combien grande - d'être lâche et de fuir mes responsabilités. J'ai choisi, certes, des voies difficiles (lutter quotidiennement auprès de Lord T pour que nos relations restent cordiales est un sacré choix de vie, et pas des plus faciles), mais je sais que ce n'est qu'en empruntant celles-là dans les différents domaines de ma vie que je vais réussir à avoir une certaine estime pour moi-même. Pas le temps que durera le combat, certes pas, mais ensuite, quand j'aurais arraché à la vie mes petits bouts de victoire.

Oui, moi, je choisis, et pas la solution de facilité, c'est sûr, mais au moins je reste fidèle à moi-même de bout en bout.

18 octobre 2004

Puisque les autres le font...

Aux quelques lecteurs qui fréquentent ce blog, par accident ou par goût, j'ai une petite question : que pensez-vous de cette habitude qu'ont pris beaucoup de bloggeurs de donner le titre de la chanson qu'ils écoutent au moment de rédiger leur note du jour ?

C'est vrai, à quel point est-ce révélateur ? Et d'ailleurs, où est l'oeuf, où est la poule : n'a-t-on pas tendance à s'adapter à ce qu'on écoute plutôt qu'adapter ce qu'on écoute ? Cela vous intéresse-t-il, en fait, de savoir ce que j'écoute lors que j'écris ? A vous de me dire.

18 octobre 2004

Le retour de l'Homme sans Visage

Me revoilà à retomber dans les bras de l'Homme sans Visage. Me réfugier dans ses bras. Lui et moi avons une longue histoire, plus longue qu'avec Lord T. Il est celui avec lequel j'ai été pendant et après chaque déconvenue sentimentale, de la plus bégnine à la plus carabinée.

Et pourtant, je le déteste : chaque fois qu'il apparaît c'est parce que j'ai besoin de quelqu'un, pas parce que j'en ai envie. C'est parce que personne de réel ne m'offre ce que je lui demande à lui... et qu'il est incapable de me le donner, je le sais. Il meuble juste mes soirées en entretenant mes rêves de bonheur, sans jamais les concrétiser.

Parce qu'il est temps de vous le dire : le soir, je "joue". C'est un terme que j'ai fixé il y a une douzaine d'années environ quand mes parents ont cessé de venir me dire bonsoir gentiment et que plus personne ne me disait de belles choses avant de dormir. Et vous pouvez me croire, plus encore que n'importe qui d'autre, j'avais besoin d'entendre de jolies paroles avant de m'endormir, histoire de me réconforter sur les beautés de la vie. Puisque mes parents ne le faisaient plus, j'ai donc dû m'en charger moi-même.

Me voilà donc, depuis environ 12 ans, presque tous les soirs, à entretenir ma vie extérieure du lendemain grâce à la vie intérieure du soir.

J'en suis venue à adopter une sorte de double-vie, à certaines périodes de ma vie. Le jour, la vie réelle, rarement joyeuse, et le soir, ma vie rêvée, idéale et blessante, forcément. J'ai souvent été tentée de donner un nom à l'Homme sans Visage, en lui attribuant l'identité de personnes rencontrées lors de mes jours. La nuit ils s'occupaient de moi. La plupart du temps, je me projetais dans un avenir incroyablement ravissant. Se faire des films ? Moi je jouais dedans. Dans mon propre rôle, et jamais ingrat je vous prie de le croire.

Quand les choses vont au mieux, je n'ai pas de temps pour l'Homme sans Visage. En général, à la lumière du jour, un homme porte un nom pendant cette période. Mais quand les choses vont mal, je reviens vers lui. Et je l'en déteste pour ça. Le seul fait qu'il existe est une trahison immense. Le seul fait de rêver de lui, d'imaginer une vie heureuse, loin de celle que je mène aujourd'hui, est une attaque personnelle : une façon que j'ai de me dire à moi-même "ta vie est nulle et le seul qui sache t'apaiser n'existe qu'une fois tes paupières fermées".

Je le hais parce qu'il me montre à quel point je hais ma vie quand je voudrais la mordre à pleines dents... mais j'ai la mâchoire à nu, les gencives en sang, je ne peux même pas la prendre avec une paille cette fichue vie !

Je rêve à la fois de gens de ma vie, de retrouver mes chats expatriés chez les parents de Lord T, avoir un toit au-dessus de ma tête où je n'aie plus peur, d'avoir un rythme de vie, des moyens de me payer sans angoisse quelques petites choses, ne plus avoir honte sitôt que je passe par la librairie ou la FNAC. Je veux avoir une vie normale !

Il est loin le temps où l'Homme sans Visage et moi envisagions de conquérir Hollywood : lui avec son charme, moi avec mes scénarios ! Tout ce dont je rêve aujourd'hui, c'est d'une vie banale au possible, mais stable, par pitié, stable. Où soudain l'Homme sans Visage s'évaporerait dans un recoin de ma chambre.

18 octobre 2004

Ce qu'il a fait de moi

Pétrie de doutes, de soupçons, de peurs, de douleurs... je me regarde et je vois une femme devenue infiniment laide à l'intérieur.

Je suis simplement devenue une personne qui n'a plus confiance. Qui suspecte tout le monde des pires vices (il me faut tout de même ajouter que je n'ai que rarement l'occasion de me tromper...), qui attribue à ceux qu'autrefois elle a aimé, les pires intentions.

Je ne sais plus faire confiance. C'était l'une de mes plus belles qualités : avoir été capable, malgré la trahison de mon père, de donner mon coeur à d'autres en étant certaine que ça valait la peine d'offrir un tel présent. Je n'étais pas naïve, tout de même pas : j'étais juste capable d'accorder ma confiance à d'autres !

Quand au juste ai-je perdu cette part de moi qui était pure ? Qui me donnait une âme plus limpide que le cristal ? Ce qui faisait de moi quelqu'un de beau, de riche (tout cela à l'intérieur bien entendu).

Est-ce petit à petit ? Ou après un mot qu'il m'a dit ? Une épreuve en particulier ?

Je me fais horreur.

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