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ladytherapy
15 septembre 2010

Solfège intime

Je ne suis pas quelqu'un de secret. Ce blog, entre autres (tout irrégulièrement qu'il soit tenu), en est la preuve assez parlante, il me semble. Et avec mon entourage, je fais rarement plus de mystère. Quand je suis de bonne humeur tout le monde le sait, et dans le cas contraire aussi. Je ne joue jamais à des jeux où il faut deviner dans quel état d'esprit je suis ou ce que je pense. Je n'étais pas très douée pour le faire il y a quelques années quand je le faisais encore avec mes petits amis, j'ai dorénavant totalement arrêté, et certains pourraient vous dire à quel point ça rend la vie à la fois facile (je suis, finalement, livrée avec mon propre tutorial, et je délivre les indications d'emploi en temps réel) et difficile (car il faut savoir gérer une relation avec quelqu'un qui est honnête en permanence sur ce qu'elle ressent et ce qu'elle veut...). Je sais y mettre les formes mais je ne sais plus camoufler. Et l'envie m'est passée depuis un bon bout de temps de vouloir faire bonne figure quand ça ne va pas, d'ailleurs.

Les seules fois où me fréquenter demande un petit effort de compréhension, c'est dans ces phases où je me referme sur moi-même. C'est le côté pile qui ne pouvait qu'accompagner le côté face, irrémédiablement : parfois, ce n'est pas que je ne veux pas vous dire, c'est que je ne veux communiquer avec personne. Disons simplement que je suis fermée pour travaux et que quand j'aurais fini, vous retrouverez tout comme avant, idéalement, en mieux.

Ces fois-là, je me dis souvent qu'il suffirait d'écouter la musique que je me passe pour être complètement au fait de ce qui se passe dans ma tête.

A une époque, j'écoutais beaucoup de musique parce que c'était l'un de mes hobbies que de publier des critiques, et que comme d'habitude quand je commence quelque chose, je cherchais l'exhaustivité. Je ne critiquais pas que ce que j'aimais, je cherchais des choses nouvelles à tester. J'ai fait de merveilleuses découvertes en me poussant de la sorte, et au final, si je testais tout ce qui me tombait entre les mains (et que je passais un temps non-négligeable à dégoter des trucs sur lesquels je ne serais jamais tombée par hasard), seules quelques chansons finissaient chaque mois par retenir mon attention.
Ce sont ces chansons-là qui ont fini par être intégrées à mon univers et qui parlent pour moi lorsque je fais le vide pour me retrouver. J'écoute toujours la chanson qui correspond parfaitement à mon état d'esprit.

Jamais je n'ai été partisane du "j'ai un coup de blues, je vais écouter un truc qui va me redonner la pèche". Je veux être à 200% dans ce que je ressens, le faire sortir, et une fois que c'est dehors, je n'ai plus à mariner dedans au moins, c'est sorti pour de bon. Ça prend le temps que ça prend, mais une fois que c'est fait, c'est vraiment réglé.

Alors, chanson gaie ou chanson triste, ça peut durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines (mon record c'est deux mois et demi), mais à la fin, j'ai digéré le truc et j'avance. C'est en boucle jusqu'à ce que ça devienne inutile. Ça fait partie de mon arsenal, celui que j'ai instinctivement développé ces dernières années avant de m'apercevoir combien le schéma fonctionnait bien ; j'ai alors commencé à l'entretenir. Il y a donc les phases de silence radio, les phases de musique en boucle, les phases d'écriture (et elles ne s'excluent d'ailleurs pas), ça fait partie du fonctionnement de la machine pour pouvoir ensuite reprendre une activité normale.
C'est sans doute extrême. Moins que de boire déraisonnablement ou coucher à droite et à gauche. Chacun son schéma. Je ne trouve pas plus raisonnable les réactions de certaines autres personnes quand elles ressentent le besoin de gérer leurs humeurs d'une autre façon, que vous ne trouvez probablement ce système raisonnable, mais c'est ainsi et nous ne nous changerons pas mutuellement, pas vrai ?

Ainsi donc, il suffit de tendre l'oreille pour savoir ce qui en ce moment me tracasse. Et par tracasse, je veux dire que ça me hante. Je n'en dors pas (je me suis couchée à 6h ce matin, comme au bon vieux temps), je n'en mange pas (un repas par jour parce que je me force), je suis étonnée d'être encore capable de la moindre réflexion à ce stade, après dix jours de ce régime.

C'est cet après-midi que j'ai trouvé la clé. J'avais pensé à couper le contact avec tout le monde, mais j'avais oublié de la mettre la musique. C'était tout bête : depuis le 8 mars dernier, j'avais perdu le disque dur sur lequel la chanson se trouvait. J'ai dû la retélécharger pour retrouver ma sérénité.

J'avais juste besoin de pleurer en me tordant de douleur pendant une ou deux heures. J'avais besoin d'exorciser pleinement. D'aller au fond et de racler la douleur.

Le 15 Septembre n'est jamais une date au hasard. C'est chaque année une date un peu plus facile, c'est vrai, mais c'est quand même l'une des pires dates de l'année, dans un calendrier qui n'a pas encore beaucoup de dates à fêter dans l'allégresse.
Le 15 Septembre est une journée pendant laquelle je pleure, parce que dés le 15 août je commence à me dire que la date de l'anniversaire de ma grand'mère approche, et qu'il n'est plus à fêter. Et puis le 8 Mars je remets ça avec l'anniversaire de sa mort. Et puis le 15 Septembre. Et ainsi de suite...

Ces deux jours-là, il y a une chanson. Une seule. En boucle. Et le problème c'est que mon disque dur a lâché en avril et que je n'ai pas réalisé tout de suite que j'aurais besoin de cette chanson.

C'est tout l'objet de cette nouvelle rubrique (la première sur ce blog, en fait) : une chanson en boucle / une idée en boucle.

THC_KimiwoSukiniNatta

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