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ladytherapy
19 mars 2005

Bénies soient les affres de la souffrance

Lorsque comme moi, on est attaché à sa plume (quoi qu'elle vaille), il arrive parfois qu'on connaisse des périodes où, étant incapable d'écrire, on essaye de comprendre pourquoi. Et, de toute évidence, je suis plus prolixe lorsque je vais mal.

Non que j'aille extrêmement bien en ce moment, attention. Simplement, mes épaules sont déchargées d'un certain nombre de poids qui faisaient que je n'aimais vraiment rien dans ma vie.

Premier exemple, la question du logement, en plus d'être temporairement réglée grâce à l'hébergement de Mirador (on pourra dire beaucoup de choses de cette cohabitation, il n'empêche qu'elle me sauve la vie), a été prise en main par mes parents qui, il y a quelques semaines maintenant, m'ont tenu de beaux discours "tu es toujours notre fille", et qui m'ont proposé d'acheter pour moi un appartement. 'Faudrait être stupide pour refuser une offre pareille, même si j'ai lentement pesé le pour et le contre, et que je sais pertinemment que c'est un risque énorme de me retrouver happée dans leurs vies, d'ailleurs c'est quelque chose que je surveille depuis quelques temps parce qu'ils s'y sont de nouveau insérés. Mais, quoi, soyons sincères deux minutes : je ne vais pas leur cracher à la gueule que je n'accepte leur offre pour ce qu'elle est, une proposition d'aide financière. Certes, il est implicite qu'une plus forte implication dans ma vie va se produire (et s'est déjà produite, en fait depuis l'enterrement de ma grand'mère), mais elle n'est pas incluse dans le contrat verbal passé à présent. Donc, je surveille. Je suis très méfiante et, j'ai l'impression que ce n'est pas à tort. Je ne me suis pas détachée d'eux affectivement pour rien. D'ailleurs en y pensant, je ne m'y suis pas rattachée, je les vois juste plus souvent. Ca m'agace beaucoup mais que ne ferait-on pas pour avoir un toit au-dessus de sa tête quand Mirador déménagera elle-même pour Metz ?!

Toujours est-il que les considération immobilières m'ont été déchargées, et de beaucoup. Ce qui a de multiples avantages (notamment le fait que je n'aie plus tant à m'en inquiéter), et quelques inconvénients, comme il se doit : notamment que mon pouvoir de décision a franchement été entamé.

Ensuite, du point de vue du chômage, je n'ai plus tant à m'inquiéter, j'ai travaillé tout le mois de février (à quelques jours près) et travaillerai tout le mois de mars (voire au-delà si les choses se passent au mieux). Et ça, c'est une sacrée épine en-dehors de mon gros orteil (que fort adorable j'ai, d'ailleurs). En fait, même si je n'aime pas vraiment ce travail (en plus de n'être franchement pas ma vocation, je m'y ennuie ferme, à quelques exceptions près), je suis bien contente qu'il soit là. Je suis contente de ne pas rester assise à la maison toute la journée à attendre que le téléphone sonne (même si mes journées de bureau semblent souvent se limiter à rester assise au travail à attendre que le téléphone sonne), et même assez contente, dans le fond, de ne pas passer toute ma journée à faire ce que j'aime.

Il y a quelque chose d'assez obsédant dans le fait d'être entouré en permanence par ce qu'on aime. Est-ce la raison pour laquelle certaines prunelles auraient tendance à me faire de l'effet ?

Très possible. S'enfermer dans son petit monde, tout agréable soit-il, n'a pas pour réputation d'être particulièrement sain.

En fait et pour tout dire, je vois les choses différemment depuis que je travaille à nouveau (même si je regrette les poussées d'adrénaline de l'époque de mon alternance…). Sans doute que, parce que certaines choses sont plus sérieuses, d'autres peuvent l'être moins encore. C'est fou ce que le travail peut équilibrer une vie, dans le fond. Je le savais mais ne me souvenais pas que c'était à ce point.

Bref, étant plus légère, mes écrits s'en ressentent. Plus facile de déconner sur un forum ou sur MSN que de déprimer sur un blog. Et pour tout dire, une part de moi le regrette.

Parce que je n'écris jamais aussi bien que quand je souffre. Et que je dois aussi avouer que lorsque les choses vont mal, je me sens en terrain connu ; beaucoup moins lorsque les choses s'améliorent, où j'ai surtout l'impression de profiter d'un répit qui sera forcément de courte durée. Si j'en crois mon expérience, il n'existe pas de bonnes surprises. Donc essayons de ne pas nous habituer aux bonnes choses, ça sera encore plus dur de s'en passer ensuite…

Quand les choses tendent à s'améliorer, j'ai peur, mais je ne sais pas de quoi. N'importe quoi peut me tomber dessus à tout moment, je suis incapable de le prévoir. Quand les choses vont mal, au moins, je contrôle la situation, je suis dans mon élément, et à quelques exceptions près, rien de pire ne peut arriver sans que je l'aie prévu.

Aller bien me terrorise et me déçoit. Je n'ai plus rien à dire, plus rien à me dire, plus rien à écrire, et ça me fait comme un grand vide, là… Je sais que je devrais en être contente mais rien à faire, la méfiance et le vide prennent le dessus.

Quand je vous disais que je me donnerais volontiers des baffes parfois…

PS : sur Ken Hirai – Kimi wa Tomodachi

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14 mars 2005

Soi-même

Je suis fatiguée de vivre dans un monde où il faudrait être toujours quelqu'un d'autre. J'ai passé les 18 premières années de ma vie avec des parents qui voulaient que je devienne exactement tout ce que je n'étais pas. Qui m'ont reproché de ne pas être ci, de ne pas être ça... et d'être comme j'étais. Et, naïvement sans doute, je pensais que ça aller s'arrêter après les avoir quittés.

Nenni.

Passons sur la période post-rupture avec mon ex : c'est un cas à part.

Mais aujourd'hui, je suis à nouveau auprès d'une personne qui voudrait que je sois une autre (être elle semble être l'alternative proposée).

Qu'est-ce qui cloche, à la fin, chez moi ? Je vais vous dire ce qui déplaît : que je préfère écrire, créer et rire devant mon ordinateur, que je n'ai pas les valeurs d'une femme de 75 ans, que je fasse les choses à ma manière et non à la sienne.

La réponse est tellement évidente. Je la connais pourtant. Objectivement je le sais. Mais je n'en suis pas moins lasse de lutter en permanence depuis des années pour que mes proches me reconnaissent... le droit d'exister.

Des notes pareilles, c'est un coup à chialer devant son ordinateur avant de partir au boulot...

2 mars 2005

Ma communauté

La chose est nouvelle, et en même temps, non.

Cela fait maintenant un an que je fréquente une communauté, celle des téléphages, au sein d'un forum dont je suis (j'étais ?) un membre assidu. Non que je me sois lassée d'eux. Ou plutôt : ce n'est pas vraiment que je sois lassée d'eux. C'est simplement que, alors que je pensais jouer un rôle dans la vie de la communauté, je m'aperçois que j'y ai joué un rôle, ce qui est foncièrement différent. Peut-être est-il temps de tirer ma révérence avant de ne devenir amère, ou de me sentir en reste.

Parallèlement, il y a cette autre communauté, celle que j'ai fondée, celle en laquelle je croyais moins, et elle me semble plus attirante que jamais. Au milieu des autres jpopophiles, je me sens à mon aise, bien plus que je ne l'aurais cru. Je pensais qu'on ne pouvait pas parler musique, j'étais dans le faux. Ou plutôt, en créant mon propre hâvre, j'ai pu en parler comme je le souhaitais. Peut-être aussi, sans le vouloir, suis-je en train d'y faire le tri et de m'entourer uniquement de ceux avec qui il sera plaisant d'en parler comme je le souhaite... En tous cas je ne pensais sincèrement pas que ce forum marcherait. Et il cartonne. Pas en popularité mais en qualité. Les membres y sont drôles, plaisants, subversifs, originaux, bref, je me sens bien parmi eux.

C'est quelque chose à quoi je n'avais jamais réfléchi : qu'Internet soit autre chose que de la consommation d'information mais une recherche d'une communauté idéale. En somme, dans la vie de tous les jours, il est ultra rare qu'on trouve des gens ayant les mêmes goûts que nous, et la même façon d'en parler. Et je trouvais que c'était formidable comme ça, qu'on échangeait mieux des points de vues différents et complémentaires. Mais tout en pensant de la sorte, je me suis installée dans des communautés qu'aujourd'hui je ressens comme mienne. Il y a parmi eux une majorité de gens que je n'ai jamais rencontrés (et quelques uns que je n'ai vu qu'en coup de vent), pourtant je m'en sens proche. Il y a tout de même là une certaine ironie.

Peut-on s'attacher à des gens qui n'ont pas de présence réelle ? Qui sont l'image d'une société idéale où il n'est pas besoin de lutter pour se faire reconnaître, où nos goûts, au lieu d'être décriés, sont partagés ? Concrètement, je m'étonne de l'importance que ces gens, que ces discussions, ont parfois pour moi. A quel point je suis capable d'être bouleversée par leurs dits, parfois. Les différents niveaux de partage, aussi, entre les membres "favoris" et les autres avec qui on se contente de déconner. La hiérarchie qui se met en place dans les préférences, affiliations et autres "amitiés", rien que parce qu'on a passé plusieurs heures sur MSN.

Je pensais n'aller sur Internet que dans un plaisir égoïste, pour m'informer de ce qui m'intéresse, capturer quelques fichiers intéressants, mais je finis par passer tout mon temps avec des personnes venant d'une communauté ou d'une autre, à parler avec eux de nos loisirs ou d'autre chose, et il y a là quelque chose, finalement, d'assez angoissant. La peur, peut-être, de se sentir comme ces gens qui n'ont des amis que sur le net, qui n'auraient pas de vie par ailleurs (tiens à propos et puisque j'y pense, je travaille ce mois-ci aussi). Mais il n'est nullement question de s'en détacher !

La vie virtuelle me semble parfois bien compliquée.

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