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ladytherapy
23 février 2005

La tendre douceur des journées enneigées

Ca me l'a toujours fait, mais je revis cette magie année après année avec une même émotion. Dés lors qu'un ou deux flocons se déclarent, je suis la plus heureuse des femmes, et c'est assez réconfortant de voir que ce plaisir ne s'altère pas avec le temps, malgré les déconvenues, l'aridité temporaire de mon coeur ou les préoccupations plus graves.

Je suis comme une enfant sitôt que quelques papillons blancs se déposent sur mon nez. Je peux rester des heures à regarder la neige tomber du ciel ; il m'est déjà arriver de louper des bus exprès, assise à l'arrêt, à regarder le lent saupoudrage, et espérer (toujours un peu) que la neige tienne. Parce qu'il faudra bien rentrer à un moment et que ce serait bien qu'un tapis blanc m'accueille en arrivant chez moi.

Dans ces cas-là, c'est bien simple, il règne en moi une Paix inégalable. Le nez levé, je suis simplement au calme, tout est doux, tout est beau, et je me sens, moi-même, incroyablement paisible. Devant la rareté d'une telle impression, je ne peux que comprendre ma passion pour les flocons.

Ces jours-là, je pourrais simplement aime le monde entier, sourire au plus odieux des hommes (oui même les lords déchus), ou embrasser le premier passant venu (ça m'est presqu'arrivé une fois, je me suis ravisée in extremis). C'est tellement beau, tellement calme, tellement merveilleux, d'être sous la neige, que je peux être malade au dernier degré, je m'en fiche, j'y suis, j'y reste. La fenêtre grande ouverte quand j'arrive à me modérer et ne pas passer mon temps dehors.

Et puis, c'est fou ce qu'une ville est belle sous la neige. Même sans parler de l'infini beauté des toits blancs et de la quiétude des parcs publics glacés, je suis absorbée dans la contemplation de quelques floncons tombant de nulle part au milieu d'une nuit parisienne. C'est tout simplement magique.

Mon coeur bat alors, comme il pouvait battre il y a 10 ans, devant un spectacle rigoureusement identique de quelques modestes grains de glace partant à la conquête de l'asphalte, et sitôt que l'un d'entre eux ne fond pas immédiatement, puis est rejoint par un autre, puis encore un autre, je suis au bord de l'évanouissement tellement je suis ravie par ce spectacle. C'est le genre de petites victoires qui peut me réchauffer le coeur comme un rien.

Eh oui, parfois il en faut bien peu pour faire le bonheur d'une lady...

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18 février 2005

Petite histoire de dignité humaine

Je suis là, à la gare routière, à attendre que mon bus m'amène d'ici à là, quand la conversation de mes voisins me fait comprendre qu'à deux pas, un couple d'adolescents s'envoie en l'air, coincé entre l'abribus et le mur.

Quelques minutes passent.

Une jeune femme marche à quelques pas d'eux, soudain réalise, et baisse les yeux, plus par instinct, comme l'on baisse le regard en passant devant un SDF. Pas vraiment par gêne. Juste par réflexe.

N'y a-t-il pourtant là rien de choquant ? Ne devrait-on pas alors rougir, bafouiller, se prendre les pieds entre les pavés disjoints...? Quelque chose ! Juste trouver troublant que deux êtres aient si peu d'estime pour eux-mêmes et pour l'autre qu'ils aient satisfait leur désir là, sur le trottoir, alors que la nuit de février tombe sur les grises rues de cette ville de banlieue. Juste s'inquiéter du peu de dignité qui émane de la situation.

Traitez-moi de ce que vous voudrez mais ce faisant, les deux jeunes gens ne se regardaient même pas : le regard dans l vide, l'un derrière l'épaule de l'autre, ils semblaient juste... attendre.

Dés lors, qui osera me blâmer de préférer les purs horizons imaginaires ?!

PS : sur Biyûden - Kaccho ii ze JAPAN (mais uniquement parce que je l'aime bien, pas parce qu'elle est dans l'état d'esprit)

16 février 2005

Il a perdu son titre

Coup de téléphone. C'est lui. Il me dit : "j'ai des affaires à toi, je passe ?" T'as cru que je t'attendais ? J'ai une tête de Pénélope ? Je te dis quand tu peux passer, tu ne t'invites pas !

Là-dessus je fixe le rendez-vous au soir, et comme il n'est pas capable de consulter Mappy (ou de se souvenir du chemin qu'il a fait au moins 5 fois déjà), je vais le rejoindre à la sortie de l'autoroute pour lui dire où tourner.

Mon Dieu, cette voiture empeste. Seigneur, il est immonde. Joli jogging sale, by the way. Et ces cheveux, il cherche à se faire une coupe Jackson 5 ???

Arrivés devant à bon port, je prends ce qu'il faut et descends. Et c'est tout.

Quoi, c'est tout ? Je laisse partir comme ça l'homme que j'aimais tant ???

Oui, mes enfants, oui, et avec une certaine envie de lui crier "bon vent". Avec une seule hâte c'est qu'il disparaisse.

De deux choses l'une, soit je me suis endurcie plus que je ne m'y attendais en un mois et demi (ce n'est jamais très bon signe), soit de récentes interrogations ont clairement pris le dessus sur mon attirance ou non pour le sexe prétendument fort. Quand on pense à la souffrance que je ressentais il y a encore pas si longtemps... A la douleur qui me brûlait. Et j'ai réussi à m'extirper de tout cela si vite ? Ca fait peur. Ca fait très peur. Je sais que je suis plutôt au point quand il s'agit de gérer mes émotions mais là ça dépasse tout ce qui m'est connu de moi-même.

Cette épreuve m'a indubitablement transformée, mais au-delà de mes prévisions. Bien au-delà si j'en crois mes récents doutes. Et encore plus au-delà maintenant que je vois avec quelle froideur mon âme traite ce type.

Je n'ai même plus pour lui la moindre tendresse (et d'ailleurs c'est heureux), je n'ai pas ce sentiment que j'ai encore pour tous mes autres "ex", et qui était du genre : je le reconnais bien là.

La mutation me plaît de moins en moins. Autant je suis à peu près certaine d'arriver à maîtriser certains changements, autant m'être glacée à ce point fait vraiment peur. Je me crois capable d'assumer ce qui émerge depuis quelques jours (ça va ya pas encore de quoi se trimbaler à la marche des fiertés) mais pas du tout de devenir un glaçon distant et refermé, incapable de laisser passer la moindre tendresse, de reconnaître un passé qui n'a pas été toujours horrible (juste les six derniers mois, mettons), etc...

Je pensais n'être distante qu'avec ma famille, mais il s'avère que même quelqu'un qui a autant compté dans ma vie ne m'arrache plus la moindre indulgence. Et c'est plutôt terrible.

Peut-être que je m'invente des émois amoureux pour me sentir encore en vie. Peut-être que j'ai besoin, comme lui, de me remplir avidement d'émotions qui ne m'appartiennent pas vraiment, juste pour éviter le vide qui me guette, dans lequel je me suis jetée, alors que l'apathie semblait la solution idéale pour arrêter de souffrir pendant une période.

Ce qui est certain, c'est qu'à mes yeux il a perdu tout titre. Il n'y a plus de Lord T, mes amis, une page a été tournée.

PS : Sur Morning Musume - As For One Day (que quelqu'un m'enlève cette chanson !!!)

15 février 2005

Stupeur et tremblements

Stupeur en découvrant que j'ai un monstrueux béguin (ce n'est rien d'autre pour le moment) pour une jeune femme. Tremblements en imaginant ce que cela remet ou non en cause dans ma vie.

Je me suis toujours auto-proclamée hétéro. Ok, comme à peu près tout le monde, j'ai eu des phases de questionnement : quand mon ex-meilleure amie m'a fait des avances, par exemple. Je me suis sincèrement demandé comment y répondre. Bon, le fait est que je ne confondais pas amitié et amourette à ce point-là. Donc j'ai pesé le pour et le contre avant de clamer haut et fort que j'aimais ce qui peut avoir la barbe de trois jours (ma grand'mère exclue).

Depuis quelques jours, je suis simplement sous le charme.

Je suis habituée aux crushes inacessibles. C'est pareil que d'avoir un Homme-sans-Nom. C'est juste une façon de canaliser de l'affection vacante, et qui, si je la laissais tomber sur le premier type venu, me coûterait autrement plus cher. C'est ma façon de gérer l'absence de sentiments positifs pour qui que ce soit. Ca me fait me sentir en sécurité de voir que je peux encore apprécier les manières, la voix, le regard, et/ou la personnalité de quelqu'un.

Mais pour une jeune femme, jamais encore.

Et d'ordinaire, je décide de lancer mon dévolu sur quelqu'un, je décide de qui, alors que là ça m'est tombé dessus sans que j'y prête la moindre attention. Soudain j'ai senti mes pommettes rougir et mon coeur battre comme d'antant, et j'ai pensé : "Tiens, depuis quand c'est là, ça ???"

Je vais vous dire depuis quand : depuis que de belles lèvres roses se sont tendues en un ravissant sourire, surmontées de lumineuses et malicieuses prunelles.

Ce n'est sans doute qu'une phase. Ce ne peut qu'être une phase. Ce doit être une phase. Je ne voudrais pas avoir ces questions-là à me poser quand il y en a tellement d'autres que j'ai à régler. J'ai déjà tellement de choses dont je ne suis pas sûre à mon propos, et il faudrait à présent remettre en question ce qui me semblait acquis ?

Des fois je me battrais tellement je m'agace.

7 février 2005

Changes

Je me sens intensément coupable de ma faible activité en tant qu'internaute. Je ne suis pas sûre, au juste, s'il s'agit de quelque chose de temporaire ou d'une nouvelle façon de vivre.

La vérité c'est qu'il y a pas mal de mouvement dans ma vie. Tellement de changement encore, que c'en est vraiment éprouvant et exaltant à la fois.

Mon prochain déménagement se profile (avec pour date butoir la fin mars, imposée par Mirador), avec une bonne nouvelle (enfin, je crois) : mes parents m'ont proposé d'acheter un appart pour moi.

J'ai déjà vécu cette situation : avant de partir vivre à Nantes avec Lord T, j'habitais dans un 8m² qu'ils avaient acheté un peu avant que je ne passe le bac. L'appart était minuscule, infesté de souris, et je n'y passais que le temps nécessaire pour dormir car j'étais soumise à des visites régulières à mes parents (sous prétexte que ça leur était dû, et surtout que le sacrifice qu'ils avaient fait pour l'achat de l'appart méritait que je leur consacre chacun de mes week ends). Ce n'était pas l'Enfer (au moins je n'étais plus chez eux à temps complet), mais c'était énormément étouffant, je n'avais pas de temps pour une vie privée puisque je passais tous mes week ends chez eux. Ce n'est que la dernière année que j'ai réussi à trouver la force de les envoyer paître un week end sur deux. Et le ton de leur voix dans ces cas-là me faisait bien sentir à quel point j'étais une fille indigne de faire cela.

Donc, j'en suis déjà passé par là et je pressens que ça ne sera pas de tout repos de leur être attachée une fois de plus. J'ai l'impression qu'ils s'attendent à ce que tout redevienne comme alors, or mon point de vue n'a pas changé : ils sont nocifs pour moi, affectivement parlant, et je veux passer le moins possible de temps avec eux. Mais, "beggars can't be choosers", et il semblerait que je n'en ai pas fini avec eux si je veux vivre quelque part. Bon, au moins ça remplira ce blog. [rire jaune]

Mon agence d'interim m'a aussi trouvé un travail pour le mois à venir, et c'est d'ailleurs une sacrée surprise. Le boulot ne semble pas follichon (je commence cet aprem), le salaire est minime, mais, quoi, c'est mieux que d'être au chômage et de désespérer d'être utile à quelque chose. Ensuite, bien-sûr (et c'est en fait le plus terrifiant quand on fait de l'interim), il faudra de nouveau tout recommencer, je devrai dans un mois quitter ce nouveau travail et repartir dans ma quête d'un employeur pas trop regardant, mais... enfin, qui peut dire ce qui arrivera entre temps.

Tous ces changements opèrent pas mal de remue-ménage intérieur, je me sens complètement épuisée, comme vidée de toute sève, mais il faut continuer. Mais pour une fois que ce qui se passe n'est pas complètement négatif mais juste doté d'immenses inconvénients, il ne faut pas que je flanche, ce n'est pas le moment. Il faut que je tienne bon parce qu'on dirait bien... attendez ? Oui, c'est ça : les choses sont lancées pour qu'enfin ça s'améliore un peu. Bah putain, il n'était pas trop tôt.

PS : mes plus plates excuses à tous ceux à qui j'ai promis des tas de choses (articles, mises à jour, et mails, même) : un petit temps d'adaptation, je le sens, va m'être nécessaire, mais je vous mets en haut de ma liste de choses à faire quand je décompresse...

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3 février 2005

Je ne suis pas trop bête

Disons que ça va. Et quel dommage, d'ailleurs !

J'aurais rêvé être stupide. Ou au moins superficielle, enfin, un petit quelque chose pour me consoler, quoi !

Me consoler de quoi ? De n'être pas allée plus loin.

Chaque jour ou presque, je me fais à moi-même des démonstrations de ma "pas trop bêtise", et j'enrage de me relire ensuite, ou seulement de m'entendre penser.

Qu'aurais-je voulu faire ? Mais tout ! Absolument tout ! J'aurais voulu étudier l'écriture, la réalisation, la musique, le dessin, l'art dramatique, certaines sciences dont la médecine et la psychologie, le droit, la communication, le marketting, l'informatique, la décoration intérieure, l'histoire, les sciences politiques, même... J'aurais voulu... tenir tous les rôles ! Etre capable d'apprendre dans tous les domaines ! Etre capable de tout faire, me forger une opinion sur tout, me cultiver sur tout, parler de tout, tout comprendre !

J'aurais voulu être intelligente, vraiment, transcender la barrière de l'argent et raffler BAC + 30 dans un millier de disciplines avant mes 25 ans ! J'aurais voulu... être exceptionnelle. Surdouée peut-être.

A une époque j'avais un an d'avance. Mes parents n'ont cessé de me répéter que je le devais uniquement à ma date de naissance, que c'est ce qui avait entraîné une entrée prématurée en classe. Pourtant j'ai su lire très tôt. Et bien. Et beaucoup. Et puis j'ai foiré et j'ai rattrappé mon avance.

Je me suis toujours un peu demandé, vous savez. C'est très présomptueux, mais parfois je voyais tous ces documentaires sur l'avance intellectuelle et les "surdoués", et je me reconnaissais dans ces portraits, et il m'arrive de m'y reconnaître encore.

Je suis autodidacte sur tout ce que je fais actuellement. Ecrire, rédiger des articles de fond, participer à (et parfois enrichir) des débats, comprendre les rouages de telle industrie... ça peut paraître anodin et ça m'a semblé l'être pendant longtemps, mais en fait, tout le monde (en plus de n'être pas forcément intéressé par tout cela), n'est pas capable de le faire comme je le fais.

Dans les domaines où je commence à avoir un certain niveau de connaissances et d'analyse, pas mal de gens me complimentent, et parfois m'avouent, sans aucune gêne, leur admiration. J'ai mis du temps à comprendre qu'il y avait une différence entre leurs écrits et les miens. Encore maintenant je ne les vois pas toujours, tandis qu'elles sautent aux yeux de certains. Je ne suis donc pas trop bête, n'est-ce pas ?

Que n'ai-je été géniale ? Douée ? J'aurais aimé.

J'ai parfois été tentée par des tests. Mais je ne les ferai sans doute jamais à présent. J'ai passé l'âge des études, les plus grandes orientations sont derrière moi. Je ne voudrais pas découvrir que j'aurais pu faire mille fois mieux. Car actuellement j'ai le regret de n'avoir pas fait cent fois mieux, mais avec le doute : j'aurais pu essayer, je n'aurais pas pour autant réussi. Avais-je réellement les moyens intellectuels d'aller plus loin que là où je ne me trouve à présent ?

Le doute subsistera et ce n'est pas plus mal. Car l'autre alternative n'est pas plus réjouissante : découvrir que je n'avais pas l'intelligence pour aller plus loin, que je n'ai que ce que je mérite. Et c'est très, très déprimant. Ca n'est pas du tout une consolation.

Je continue de me demander, si par hasard, j'ai des possibilités inexploitées, de toutes façons je ne peux pas les exploiter actuellement alors... autant me dire que je recèle des trésors insoupçonnés ! C'est très réconfortant et comme personne n'accomplit cette mission pour moi, il faut bien que je tire un quelconque espoir de quelque part.

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