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ladytherapy
28 novembre 2004

Espoir

Ce matin, première constatation : il s'est levé de bonne humeur. Par les temps qui courent c'est déjà ça de pris. Il joue depuis une heure dans la pièce où je dors et m'a épargné son barouf habituel : dans le noir, silencieusement, le casque vissé sur les oreilles, il a patiemment attendu l'heure dite pour me dire gentillement qu'il était temps. En fait quand j'ai simplement dit "Déjà ???", il m'a octroyé deux heures de sursis, chose impensable d'ordinaire chez lui. Et il a attendu la seconde heure convenue pour me dire doucement de me réveiller. Patiemment, il a attendu que je sois debout pour allumer la lumière, m'a proposé de quitter la pièce le temps que je me vétisse (il a donc pudiquement détourné le regard quand j'ai retiré la couverture, et n'a même pas vu que je portais encore ma nuisette).

C'est ce genre de matins-là que je l'aime puissament.

Dans cette douceur, cette gentillesse, cette attention, je n'ai qu'une envie c'est qu'on déjeune avec l'un de ces petits plats achetés hier et qui promettent le festin. Il m'aide. Il plaisante. Il me raconte tout un tas de choses. On communique. Ca ressemble à avant. Sauf que rien que le terme "avant" me rappelle que les choses ont changé et que je ne peux pas me laisser totalement aller. Mais je vais bien. Je me sens calme. Presque rassurée. Je me dis que dans le fond je ne l'ai pas perdu. On rira ensemble un jour prochain.

Je sais que l'amour que j'ai pour lui n'est pas "amoureux", mais qu'il est là. Qu'il est comme un ami, un frère, une partie de moi, tout ce que je ressentais pour lui avant qu'on ne se remette ensemble il y a un an et demi. Finalement je ne le veux comme rien d'autre que comme compagnon de route. Je me fiche de l'embrasser ou non, de le caresser ou non, mais je voudrais juste comme il y a pas si longtemps, me blottir contre lui, rire, parler, partager. Et ce matin je m'en sens plus proche que jamais au cours des six derniers mois.

Finalement on guérira peut-être.

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28 novembre 2004

Ca sonne occupé

Je me souviens avec nostalgie du temps où le seul moyen de me contacter était par mon téléphone fixe, et qu'il suffisait pour avoir la Paix et se couper temporairement du monde, de décrocher le combiné pendant un jour ou deux. J'ai ces derniers jours la nostalgie de ce stratagème simplissime.

En fait, depuis que j'ai Internet (car un portable s'éteint très facilement et n'est donc pas un gros obstacle), je ne m'étais pas rendue compte à quel point j'étais fréquemment sollicitée. Mails, notifications, messages privés, publicités, etc... Une centaine de messages arrivent quotidiennement dans ma boîte, m'exortant à une plus grande sociabilité. Sauf que ce n'est pas du tout l'humeur du moment. Je n'avais pas remarqué tout cela jusqu'il y a deux jours, peut-être trois, où morte de fatigue toute à la fois physique et morale, j'ai décidé de prendre quelques jours de vacances vis à vis de mes congénères internautes. Dormir les trois quarts du temps et surfer tranquillement le reste du temps semblent profondément incompatibles avec la communauté avec laquelle je me suis liée ces derniers mois.

Pourtant je n'ai rien contre aucun d'entre eux, je ne me suis disputé avec personne (de ma part c'est même étonnant car cela arrive souvent, caractère explosif oblige), je ne suis pas vexée ni rien, je veux juste être au calme. Pendant quelques jours. En l'espace de 24h, pourtant, les mails inquiets inondaient ma boîte de réception. Ne peut-on pas s'absenter quelques temps ? Cela semble opressant et me décourage de réattaquer, retourner sur les lieux que je fréquente, répondre aux mails, etc...

Chose d'autant plus ironique que pendant un certain temps, du fait de mon déménagement imminent, je n'aurais pas de connexion, et vais m'en plaindre, forcément. Mais actuellement je ressens comme une saturation, et je sens l'éloignement temporaire nécessaire avant d'arriver à l'extremité qui ne plairait à personne : claquer la porte, me trouver un nouveau pseudo, et tout recommencer au sein de nouvelles communautés. Ce serait tout de même dommage ! Seulement visiblement, on ne peut prendre de vacances d'Internet en toute impunité.

27 novembre 2004

Les vampires

Un pan de mon histoire qui nécessitera très certainement un second volet ! Vaste sujet que les vampires.

Mais j'y ai repensé aujourd'hui, complètement par hasard, tout-à-fait hors contexte.

Il faut savoir que les vampires sont une de mes pires peurs depuis toujours. Mélange de stéréotypes communément admis et de mon propre imaginaire, j'ai eu beaucoup de mal à définir ce qu'était un vampire. Mais, grosso-modo, c'est quelqu'un de pas très net qui est prêt à vous aspirer (tout l'enjeu est de ne jamais découvrir quoi ). La variante par rapport à l'idéologie populaire est qu'un vampire n'a pas néeccairement de canines pointues, le teint blafard ou une cape draculesque. En fait, ce qui est le plus angoissant, c'est que le vampire n'a pas de forme. C'est une ombre. D'ailleurs chez moi ces deux termes (vampire et ombre) sont quasiment synonymes. Il a des yeux terrifiants qui n'ont pourtant aucun caractère concrêt : ni forme spéciale, ni couleur. Un vampire n'est palpable qu'au moment de l'intense douleur que vous ressentez dans le cou quand il est trop tard. Et surtout (source de mes plus édifiantes crises de panique), le vampire n'a pas de plan d'existence défini : il apparaît en rêve comme dans le réel. Ca le dérange pas de voyager pour vous piéger.

Cassons-là les stéréotypes encore non passés en revue dans cette note : non, un vampire ne pratique pas d'arts martiaux, ne meurt pas grâce à un simple piquet de bois, ni ne craint la lumière (que serait une ombre sans elle ?) ni l'ail. Et surtout, il n'a pas peur des autres. Ceux qui par hasard pourraient se trouver dans la même pièce ne l'intimident pas : parents, petit ami, ours en peluche...

Le seul moyen d'échapper à un vampire est d'en passer inaperçu : planquée sous les couvertures marchait plutôt bien pour moi jusqu'à l'adolescence où j'ai eu envie de respirer l'air frais de ma chambre plutôt que celui, quelque peu étouffant, de sous mon édredon. Les moyens de lutte se sont diversifiés : à ce jour je m'assure simplement de la meilleure visibilité possible dans la chambre. En résumé, j'évite de laisser des zones d'ombre plus fortes que d'autres. Personne ne dort aussi bien que moi en pleine lumière. Plus il y a d'appareils électriques en fonctionnement (avec leur lot de voyants divers et variés), plus je suis à mon aise, ce qui irrite souvent mes compagnons de chambrée ! Les pieds bloquant instinctivement le bas de ma couette (histoire de ne pas sentir un main me happer un membre éloigné du troupeau), laquelle orne mon cou comme un énorme collier, j'inspecte la pièce dans ses moindres détails avant de consentir à fermer les yeux (et passer à la suite du plan, non moins ardu : dormir, mais cela a, je crois, fait l'objet d'une note à part entière).

Les vampires sont ma hantise depuis toujours et je doute que cela cesse une jour. Même sous somnifères (à l'époque où je tentais le coup... ah ! j'en ai gaspillé des sous pour mon sommeil ou prétendu tel !), les vampires ne me lâchent pas. Bref, je vis avec les vampires depuis toujours et ai donc systématiquement une pensée pour eux lorsque je vois un ombre difforme dans un film.

Pourtant aujourd'hui il n'y a pas eu d'ombre furtive dans ce qui m'a fait penser à eux. J'étais en plein visionnage de Sex & the City (déjà la 6e et dernière saison, que le temps passe vite, quand je pense que je pleurais déjà sur une rupture quand j'ai découvert cette série !) et soudain il m'est apparu clairement qu'Alexandr Petrovski était un vampire. Nouvelle génération. Un vampire pour adulte. De ceux qui prennent une femme formidable et lui aspirent tout. J'ai tourné le regard et j'ai vu mon voisin en train de regarder l'épisode avec moi (indigné bien-sûr, puisqu'il n'a aucune conscience de ce qu'il m'a fait). Eh oui les amis, j'ai vécu avec un vampire pendant un an et demi.

27 novembre 2004

Les chaussettes d'Eri

Ou comment une Morning Musume peut aussi sortir de belles métaphores...

Une video intéressante a attiré mon attention... L'une des Morning Musume (pour plus de détails, je vous invite à consulter Teruki Paradise), nommée Eri, confiait quelques unes de ses pensées devant une caméra. Au détour de réflexions sur la grippe avière ou l'une de ses amies, voilà tout d'un coup des paroles qui m'ont heurtée de plein fouet.

Eri raconte qu'un jour, elle enfile une paire de chaussettes dépareillées, pensant que cela ne se verra pas (car après tout, les chaussettes sont cachées dans les chaussures, pas vrai ?). Mais la voilà contrainte de se changer pour une émission, et à son retour au vestiaire, lesdites chaussettes ont disparu. Misérable, elle va se résoudre à demander discrètement à son manager que faire, lorsque celui-ci brandit les objets de la honte et demande à la cantonade à qui appartient la paire dépareillée. S'en suit naturellement une confusion que l'on imagine, au milieu des rires de ses congénères (c'est cruel un troupeau de gonzesses). L'anecdote est charmante.

Là où je n'ai pu m'empêcher de dresser un sourcil, c'est quand les considérations purement "chaussettiques" se sont transformées en confession de doutes réels, quasiment une crise identitaire. Eri constate qu'elle a toujours des trous dans ses chaussettes, et que tout le monde le lui fait remarquer -elle n'y voit pourtant pas à mal. D'ailleurs, elle confie adorablement que lorsqu'elle n'a plus de chaussettes, elle en emprunte à ses soeurs, et, tôt ou tard, des trous apparaissent, presqu'inexorablement. La vraie question est : pourquoi les gens n'ont-ils jamais de trous à leurs chaussettes ? En achètent-ils plus ? De meilleure qualité ? Qu'advient-il des chaussettes trouées, ne les mettent-ils jamais ?

La raison pour laquelle j'ai été touchée, c'est que j'ai tendance (peut-être à tort) de considérer que la façon de s'exprimer des Japonais est toujours ou presque métaphorique. Il n'y a qu'à regarder leur façon de considérer les choses de la vie : le moindre détail est toujours révélateur d'une chose de plus grande importance. Ils s'extasient de menues bribes de la réalité que nous, Occidentaux éternellement blasés, n'apercevons même pas. Il y avait par exemple cet auteur, Kenzaburô Oe, qui écrivait au détour d'un de ses livres un cadeau que lui avait apporté l'un de ses amis parti en vacances à l'étranger. Il lui avait ramené un petit hérisson en porcelaine, minuscule, dont on aurait pu se servir comme presse-papier ou bibelot sans importance. Mais Oe l'avait mis en valeur sur une étagère avec quelques autres trésors chers à son coeur. Vous savez pourquoi ? Uniquement parce qu'il a songé au mal que son ami s'était donné pour rapporter indemne cet objet insignifiant mais fragile, bien qu'il n'ait sans doute coûté qu'une poignée de la monnaie locale. Voilà un exemple qui résume parfaitement la façon dont j'envisage le mode de pensée japonais : les plus petites choses en révèlent d'autres plus importantes. Et que tout est finalement une sublime métaphore.

Et soudain, Eri racontant avec embarras ses interrogations à propos des chaussettes (et des inégalités de chacun devant les trous de ces dernières), m'a rappelé mes propres interrogations, lorsqu'il m'arrive de penser aux jeunes de mon âge qui sont insouciants et trouvent naturel de n'avoir pas de trous dans leurs chaussettes, tout en se moquant des vôtres, sans s'apercevoir que tout un questionnement s'en suit. Les plus naturelles des choses qui peuplent la vie de mes congénères me semblent terriblement compliquées. J'ai vécu ce genre de questions à propos de détails de ce type, moi aussi, aboutissant à des questions de plus grande ampleur : finalement j'ai passé quelque chose comme les dix dernières années de ma vie à tenter de comprendre pourquoi ceux de mon âge en savaient plusque moi, faisaient mieux que moi et se comportaient mieux que moi sur tellement d'aspects.

Les chaussettes d'Eri ? L'histoire de ma vie.

PS : sur fond de W - Shiroi Iro wa Koibito no Iro (dispo une fois de plus sur Teruki Paradise)

26 novembre 2004

Défi

Je n'arrive pas à dormir.

Chaque fois que j'essaye, je finis en larmes sur mon oreiller... une situation que je ne connais que trop bien. Pendant une heure, je suis plus ou moins calme, et puis... patatras. Comme là. Le temps d'allumer l'ordi, d'ouvrir la bonne fenêtre, et me voilà repartie pour un tour. Mon conseil : ne pleurez pas pendant que vous avez une otite, ça ravive la douleur.

J'en vois déjà, dans le fond, qui se lamentent : elle va encore nous resservir son pathos habituel : Lord T, les parents... Bah vous savez quoi ? Ouais, carrément. Je vois même pas comment je pourrais penser à autre chose en fait. Après, en avril dernier, avoir décidé que 22 ans de souffrance parentale, c'étaient 22 ans de trop, me voilà pas vraiment plus heureuse aujourd'hui, alors, je vous le demande : de quoi suis-je sensée me réjouir ? Par quoi mon esprit devrait-il être occupé ? Des enfants nés sous X passent leur vie à chercher leurs parents avant de comprendre que ce sera impossible, et moi je n'ai même pas droit à 1 an de deuil pour me défaire des miens ? Certaines personnes passent leur vie à pleurer un cher disparu, et moi je serais limitée à 6 mois pour pleurer Lord T, l'homme auprès de qui je me suis construite ces 5 dernières années, l'homme avec qui je voulais faire ma vie ? Merde alors, si ces thèmes ne vous conviennent pas, allez lire ailleurs si j'y suis.

[je pleure encore]

Eh oui, j'ai mal, ne vous en déplaise, si ça fait presque 23 ans que c'est comme ça, croyez-moi, vous pouvez supporter la lecture d'un malheureux blog pendant quelques minutes. Et si vous n'êtes pas taillé pour, ne me demandez pas de changer, ne me demandez pas de parler d'autre chose, passez simplement votre chemin et oubliez-moi : voilà qui est particulièrement tendance. Mais songez que moi je n'ai pas le choix.

[et c'est reparti]

Ca y est, l'écrémage est fait ? Ne lisent à présent que ceux qui y mettent de la bonne volonté ? Parce que les propos durs, cyniques, désobligeants, je peux me les pondre moi-même, je vous rassure, et si jamais j'étais en panne d'inspiration croyez-moi j'ai dans mon arbre généalogique tout ce qu'il faut pour pallier à ce manque. Vu ? Out, les esprits chagrins prêts à me raconter ce que j'ai déjà entendu : qu'il y a pire, qu'il y a plus douloureux, que ce n'est pas perdu, que c'est toujours la même chose, etc... Mettez-vous donc à ma place et on en reparle. Ah, ya moins de volontaires, hein...

[vous croyez qu'à un moment je vais tomber en panne sèche ?]

Je pense au déménagement, bêtement. Je pense qu'une fois partie il ne me parlera plus jamais. Oh, il a bien ménagé la chèvre et le chou, comme d'habitude, sur l'air de "qui peut dire ce que je voudrai quand j'irai mieux ?" (nan sans blague, et moi , que je veux, ça entre en ligne de compte à quel moment ???) mais dans le fond j'ai saisi la technique : faire comme di je n'avais existé et bordel, il est très fort à ce jeu-là. Plus jamais je ne lirai une blague qui lui plait, plus jamais je ne lui enregistrerai une émission qui l'intéresse, plus jamais les soirées à rire devant une série (en ce moment on se fait la saison 6 de Sex & the City, moooon Dieu, je pensais ne plus jamais le voir rire comme ça avec moi), tout ça, ce sera fini. A jamais. Si l'éternité est une notion que vous arrivez à effleurer mentalement, voilà la durée de mon exil loin de mon Lord T, l'ami de toujours (sauf depuis 6 mois, quoi...)

[quand yen a plus...]

Vous savez, je repensais au jour même du déménagement. Comment vais-je réussir à ne pas exploser en sanglots ? Comment retenir ma douleur ? Ce seront des adieux et devant sa mère, je suis certaine qu'ils seront escamotés. Par-dessus le marché ! Il va se vouloir froid et distant (même s'il essaye de ne pas se souvenir que jusque très récemment, bien moins que depuis la rupture, il s'est encore confié à moi sur ses fragilités) et me faire un vague au revoir du bout des doigts, comme si j'avais toujours été étrangère, comme s'il y a un peu plus d'un an il ne m'avait pas regardée droit dans les prunelles en me disant, les yeux humides "pour la première fois jem e sens en vie", comme s'il n'avait pas pleuré entre mes bras, comme s'il n'avait jamais dit "pour la première fois j'envisage de passer ma vie avec quelqu'un", il me regardera froidement de peur de sembler faillible auprès de son rocher de mère, il me repoussera et c'en sera fini.

[...yen a encore]

Mon Dieu, ce jour-là, ce jour-là précisément vous voyez, ce jour-là j'aurai tout perdu. Et je ne fais rien pour le reculer ou le retarder, mais je dois dire que je n'ai aucune raison de tout faire pour l'accélérer. Ce jour-là je n'aurai plus rien en ce monde, ce soir-là je sais très bien quelle question je vais me poser. Parce qu'elle tourne déjà pas mal en boucle dans ma tête et, oh, des âmes bien intentionnées (et je les en remercie) tentent de me détourner de ce genre de considérations, mais, vous savez quoi ? Quand on a tout perdu on ne sait plus trop pourquoi mener ce combat-là. Surtout quand on l'a déjà mené une fois et qu'on a vu le résultat.

Vous savez, quand je repense à cette époque, je songe immédiatement que Lord T m'a plaquée le lendemain de l'anniversaire de ma tentative de suicide. Ca faisait trois ans. Je pensais ne plus en repasser par là. J'avais tout fait pour. Mais voilà : il n'y suffit pas de bonne volonté, il faut que le monde tourne dans le bon sens. Le jour où il m'a plaquée, mon réflexe a été de me saisir d'une arme blanche mais, je l'ai reposée parce que, vous savez quoi ? Je ne voulais pas mourir. Je croyais que ça allait s'arranger. Qu'il suffisait de...

Oh merde, je bernais qui ? Il y a trois ans et demi que ça ne s'arrange pas, je dirais même que ça ne va qu'empirant, alors, non, désolée, je ne me vois pas livrer ce combat au quotidien au nom d'une amélioration qu'on m'avait déjà promise il y a trois ans et demi. Ces voix si affables (et Lord T en était), qui vous opposent comme arguments que "et nous qu'est-ce qu'on devient ?", "mais tu vas pas faire ça la vie est belle", ou encore "mais ça va s'arranger, tu as touché le fond tu ne peux que remonter". La preuve par l'exemple : ça peut toujours descendre plus bas. Merde alors, à part des raisons égoïstes, je me trouvais face à des arguments qui se rapportaient à dire "ne le fais pas parce qu'il ne faut pas". Ouais, il ne faudrait pas non plus qu'en 22 ans j'y ai pensé autant. Et vous savez quoi ? La dernière fois, je les ai crus. Je les ai réellement crus. Il m'ont dit que ça allait s'arranger, mais ça a été à moi de tout arranger. J'ai du me demmerder pour trouver ce putain de BTS, et pendant les premiers mois mon patron était ignoble mais les bonnes âmes continuaient de répéter que "ça allait s'arranger", alors j'ai fait des pieds et des mains pour changer de boulot et à ce moment-là c'était ma vie privée qui était horrible et tout le monde m'a dit "tiens bon, ça ne durera pas, tu ne peux pas abandonner maintenant", alors j'ai pas lâché, j'ai continué, j'ai travaillé des heures et des heures et des heures, et sur mes dossiers des heures et des heures et des heures, j'ai décroché mon BTS, je me suis fait une santé, j'ai commencé à resourire, à penser que la vie pouvait être bien pour moi, et quoi ? Ca n'a fait que devenir de plus en plus dur alors, qu'un seul d'entre vous me regarde dans le blog des yeux et me soutienne mordicus que, oui, ça va s'arranger. Je vous défie de venir me voir et me dire que ça va s'arranger. Qu'il suffit de. Que je vais. Que forcément. Oh oui, s'il vous plaît, juste un qui vienne me dire que ça pourrait être pire.

[rappel]

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24 novembre 2004

Tendre l'oreille

Du plus loin que je remonte, j'ai toujours mis mon audition à rude contribution pour m'aider dans la vie. Chez mes parents, cela consistait à lister tous les bruits de la maison (quel craquement correspondait à quoi) et d'établir une sorte de carte auditive de la maison. De cette façon, j'étais immédiatement avertie de la présence de mes parents, de leur vitesse de déplacement, direction, etc... Quand au milieu du silence, j'entendais un certain bruit, je pense même que certaines zones de mon cerveau s'étaient auto-conditionnées : mon oreille gauche (toujours celle-là, j'ai remarqué) tressaillait, et, réflexe conditionné, mon regard balayait la pièce pour voir si rien de répréhensible n'était en vue (crayon, peinture, dessin, livres, jeux, ...). Une réaction pavlovienne que j'ai rétrouvée récemment alors que le lit a eu un discret mais net craquement dans la chambre de Lord T l'autre soir. Comme témoin de ma propre peur, j'ai senti l'oreille gauche fébrilement se dresser, vu mes yeux scanner la pièce et ai même ressenti le soulagement que rien ne pouvait m'être reproché. Là, j'ai compris : MA limite avait été franchie. Merci ma chère oreille pour cet indicateur si précis de ma peur.

Jusque très tard, je n'ai pas écouté de musique. Ca semble tellement incroyable à présent que je ne sais passer une journée sans ma chère Jpop ! Mes parents ont acquis un lecteur CD environ 5 ans après tout le monde, et comme je n'avais de toutes façons pas le droit de sortir, les achats de CD ne se sont pas envolés après cette acquisition. Le lecteur CD était de toutes façons sous clés. Je me revois, un soir, occupée à écouter un CD qu'une amie compatissante m'avait prêté, l'oreille collée contre l'appareil pour ne pas avoir à monter le son, entendre la grille d'entrée s'ouvrir et bondir pour refermer le meuble. Pendant plus d'un an, le seul CD que nous avions était un maxi single reçu gratuitement, d'un artiste inconnu (il l'est encore). Il a trôné fièrement dans la cuisine en attendant l'acquisition tant attendue. Le lecteur CD n'a rien révolutionné chez nous, la musique avait toujours du mal à se faire sa place. Tout juste si pendant le petit déjeuner, certains dimanches, mon père mettait la radio. C'est ainsi que j'ai, véritablement, entendu mes premières chansons : les titres les plus bateaux et les plus commerciaux du moment. Ce n'est en vérité qu'une fois que j'ai déménagé pour Paris, seule (bien que l'appartement appartienne à mes parents), que j'ai pu choisir un peu mieux ce que j'écoutais. Pour finir, avoir économisé pour mon ordinateur est ce que j'ai fait de mieux pour mon goût musical.

Je repense à ça parce que, frappée depuis hier par une virulente otite (la 6e en un an), je me dis que je commence à peine à comprendre ce que mon oreille peut m'offrir de bon... et que je n'ai pas envie de perdre l'ouïe si tôt. Peut-être que je dramatise, mais parfois il vaut mieux se rendre compte de ce qu'on risque de regretter avant de l'avoir perdu...

PS : au son de toute ma playlist Jpop : faut pas s'priver !

23 novembre 2004

L'angoisse de Noël

J'ai peur de Noël.

Ok, non, bon, précisons un brin. Je n'ai pas peur des chômeurs avinés en costume rouge rapiécés (qui peut dire ce qui m'attend après tout ?) dans les centres commerciaux, ni de ne pas trouver de cadeaux pour ceux que j'aime (en reste-t-il seulement ?). Ce sont peut-être des angoisses courantes (si j'ai bon souvenir) à l'approche de ces fichues fêtes, mais cette année, je ne les partage pas...

Cette année, ce qui me fait peur, c'est de n'avoir personne avec qui le fêter (pour la première fois de ma vie, puisqu'en cours d'année je me suis séparée de mes parents, je n'aurai pas cet impératif, et je soupçonne ma grand'mère de ne pas le fêter car c'est une date anniversaire d'un deuil très marquant pour elle), et de n'avoir rien qui se rapporte à cette fête : pas d'ambiance bonne enfant, pas de cadeaux, pas de repas avec quelqu'un. Dans le fond Noël n'est pas mort quand j'ai appris que le Père Noël n'existait pas, mais quand j'ai compris, cette année, que ma famille n'existait pas.

Où étais-je l'an passé à la même époque ? Lord T et moi nous coltinions en alternance une fois ses parents, une fois les miens, pendant quatre jours passés en région parisienne, sommes rentrés chez nous, il a appris un deuil dans sa famille et le lendemain d'un réveillon de la nouvelle année triste à en pleurer (c'est d'ailleurs ce qui est arrivé), est parti à un enterrement. Je pensais sincèrement que ça ne saurait être pire cette année...

Mon cadeau de Noël, cette année, sera de ne pas me retrouver à la rue. Et moi qui me plaignais du Noël où mes parents m'ont offert 5 paires de chaussettes... Tout est relatif, finalement.

J'ai peur que Noël ne soit plus jamais magique, avec la frénésie de décorer la maison, l'envie irrépressible de faire du pain d'épices pour la St Nicolas, etc... Quel étonnement, en fait, que je pense qu'elle reste ma fête préférée alors que, quand je regarde en arrière en me disant que je devrais sans doute être nostalgique, ils ont tous été pires les uns que les autres. Pathétiques, avec les cadeaux impersonnels de mes grands-parents paternels, déprimants, avec de cinglantes scènes de mon père, ou encore celui de l'an passé alors que les premiers problèmes se déclaraient avec Lord T qui ne tolérait plus ma dépression. Pourquoi est-ce que j'aime tant Noël, finalement ?

Parce que j'ai envie de croire qu'une année seulement, il ressemblera à celui des téléfilms sirupeux dont je me gave avidement...

PS : sur fond de Morning Musume - Happy Xmas Show (Live) qui est dispo sur Teruki Paradise (catégorie Hello! Project)...

23 novembre 2004

Certains soirs je ne rêve pas de lui

Véridique. La plupart des autres soirs, je rêve de moi. D'une gloire à laquelle j'étais capable de croire fermement, autrefois. Je me disais qu'il n'y aviat aucune raison pour que quelqu'un comme moi soit incapable de réaliser ses rêves. En fait, à présent ce ne sont pas vraiment des rêves, juste des idéaux pour tenir, finalement. Me dire que je suis capable d'être reconnue pour ce que je suis. Et je comprends complètement que ce soit mon fantasme en ce moment, parce que rien n'est pire que son indifférence.

Quand je n'étais pas encore l'ombre de moi-même, je n'aurais toléré ça de personne, j'en aurais remontré jusqu'à saturation ! J'aurais pété le feu, retourné le monde, déplacé quelques galaxies dans ma colère, dans mon audace, dans ma fougue !

J'ai la nostalgie d'une moi passée qui savait faire mieux, qui savait être mieux. Je me sens brisée et diminuée de moi-même. C'est insultant, c'est ignoble.

Mais parfois, au détour d'un mail Tiboutien, ou d'un compliment sur le mail nocturne d'un quasi-inconnu, je me dis... allons, je ne me suis pas perdue, je me suis juste oubliée. J'ai encore en moi ce qui me fait un être formidable, ce qui fait de moi la plus divine des créatures de ce monde. D'autres semblent trouver le chemin, je finirai bien par en faire autant.

Dans mon imaginaire, ces périodes d'intense souffrance m'anoblissent, me purifient. Je me réconforte en me disant que je serai la plus incroyable des femmes. En fait quand je souffre, je me sens plus femme que jamais, plus femme qu'entre les bras d'aucun homme, réel ou non, plus femme que dans aucun regard. Je me sens terriblement grande, belle, diaphane et altière, comme un idéal féminin de poète classique. Je me sens ainsi à l'intérieur, et veux faire durer cette impression.

Peut-être qu'en me faisant du mal, après ce que les autres m'ont fait, Lord T m'a rendu le plus grand des services. Il me permet d'évoluer. Serais-je capable de cela, seule et/ou heureuse ? Il me permet de donner corps à la valeur que je chéris le plus au monde : progresser.

Alors, peut-être qu'une fois que tout sera fini, je serai capable de lui dire merci de m'avoir faite plus femme qu'aucun autre avant lui.

22 novembre 2004

Ce n'est pas comme ça que je meurs

Non, pas de ma main.

En tous cas c'est ce que je me répète.

PS : En écoutant Morning Musume - Memory Seishun No Hikari... Pas disponible sur Teruki Paradise pour le moment, mais peut l'être en demandant...

21 novembre 2004

Juste un sourire

Quand, épuisée par cette ambiance, je lui demande qu'on arrive à sourire, il me dit : "Je ne me sens pas comme ça. J'ai l'impression qu'on vit quelque chose de tellement différent."

N'était-ce pas ce qu'il voulait ? Ne vit-on pas uniquement ce qu'il a toujours voulu ? S'il va mal, il sait pourtant que moi, j'ai décidé de ne pas l'abandonner...

C'est à n'y rien comprendre...

PS : Sur le générique de New York 911...

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